dimanche 9 mars 2008

Tourcoing - La large victoire de Michel-François Delannoy

Les résultats ont dépassé les espérances des partisans de Michel-François Delannoy. Le premier adjoint au maire sortant remporte la mairie à la majorité absolue avec 53,58% des voix. Outre une défaite sans équivoque du candidat UMP Christian Vanneste (30,71%), les résultats mettent en lumière l’effondrement de l’extrême-droite.

Cris de joie, sifflets, applaudissements. Le hall de l’hôtel de ville de Tourcoing avait des allures de stade un jour de victoire à l’annonce des résultats définitifs de l’élection municipale. Depuis 19h, la rumeur montait et la foule se pressait derrière les barrières, alors que l’on murmurait Michel-François Delannoy élu dés le premier tour. A 20h, c’est l’explosion de joie pour les partisans du candidat socialiste massés dans la salle principale de la mairie. Le nouvel élu a reçu un accueil triomphal de ses électeurs.

"Je veux être le maire de tous les Tourquennois", a-t-il déclaré. Entouré de son épouse et du maire sortant Jean-Pierre Balduyck, il a remercié l’ensemble de ses électeurs et militants. "Cette ville a besoin d’être rassemblée, et nous avons choisi le rassemblement là où d’autres proposaient la division", a-t-il ajouté, faisant allusion à la campagne menée par son adversaire Christian Vanneste. "On ne gagne rien à dire du mal de Tourcoing."
Une telle victoire, "on ne l’avait pas prédit mais cela nous paraissait possible. Nous sentions que la mobilisation s’intensifiait dans les derniers jours. Ce résultat nous place face à de grandes responsabilités et je serai fidèle aux engagements pris pendant la campagne."

Pour Jeannine, tourquenoise de 72 ans, la victoire du candidat socialiste est "la conséquence du très bon boulot qu’a fait la municipalité ces dernières années". Mais elle y voit aussi l’expression d’un rejet de la politique nationale. "Il y a comme une réaction allergique à la présidence."
"La victoire est écrasante, mais il ne faut pas oublier que le résultat n’est pas très objectif ", tempère Joël Desmarecaux, membre du comité de soutien de Michel-François Delannoy, insistant sur le faible taux de participation. Avec 46,12% de votants, Tourcoing réalise un plus mauvais score qu’aux dernières élections municipales (50,35%). "La chute de Vanneste doit beaucoup au faible taux de participation et au fait que les partisans de Delannoy ont privilégié le vote utile".

Réunissant socialistes, communistes et verts, la liste de Michel-François Delannoy est en effet parvenue à rassembler très largement à gauche. "L’union des forces de gauche a joué au-delà des espoirs que l’on pouvait avoir", estime Bernard Despierre, ancien secrétaire régional des Verts rallié à la liste d’union de la gauche. "Les Verts ont intérêt à réfléchir à la façon dont ils peuvent agir avec les autres forces de gauche… J’espère que nous aurons ce soir donné l’exemple ailleurs."

Arrivé à la mairie vers 20h15, Christian Vanneste a été accueilli par des huées. Sa défaite, il l’attribue à "un reflux naturel du sarkozysme qui a mené le scrutin local". "Le problème ne se situe pas à Lille ou à Tourcoing, mais à l’Elysée", a-t-il déclaré dans la soirée à l’antenne de France Bleu Nord.

Plus encore que la défaite de la droite, le scrutin de ce 9 mars a démontré l’effondrement de l’extrême-droite à Tourcoing. L’ex-candidat du Front National, Christian Baeckroot n’a réuni que 7,6% des voix là où il avait réuni plus de 20% des suffrages en 2001. Attribuant son échec à une "incapacité à mobiliser face au candidat socialiste", il envisage l’absence d’étiquette "Front National" comme une autre cause possible de son faible score.

Mathilde Bellenger, photo Maud Roubeaud

RESULTATS :

Participation : 46,12% des inscrits
Michel-François Delannoy (PS-PC-Verts) : 53,58%
Christian Vanneste (UMP) : 30,71%
Christian Baeckroot (extrême-droite) : 7,26%
Michel Van Tichelen (MoDem) : 8,46%

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