vendredi 14 mars 2008

Lille - Le centre-gauche : un laboratoire national ?

Du rouge à l’orange, en passant par le vert et le rose. Martine Aubry a choisi de s’assurer le soutien du MoDem dans la perspective d’un troisième tour dans la métropole lilloise : l’élection du président de la communauté urbaine (LMCU). A-t-elle dans la tête de donner à son expérience une portée nationale?

"Elle hésite. Elle sait que la plupart des militants s’opposent au rapprochement avec le Centre, mais aussi que pour reformer le Parti Socialiste il faut passer par l’extérieur. Paradoxalement, elle fait ce que sa rivale Ségolène Royal a appuyé dès les présidentielles en 2007." Pierre Mathiot, directeur de l’IEP de Lille, définit Lille comme "un laboratoire" et ne cache pas que ce ralliement pourrait avoir des conséquences à long terme au niveau national.

Où va le MoDem ?
A Lille, mais aussi à Marseille et dans d’autres villes, le MoDem a le plus souvent fusionné avec la gauche. Dans le même temps, le parti de François Bayrou, a rejoint l’UMP à Toulouse et Colombes. Il a joué partout des alliances à la carte selon les villes. "Le MoDem ne peut pas tenir comme ça longtemps. Pour ne pas disparaître, explique Pierre Mathiot, ce parti devra forcément choisir un camp."

Nicolas Sarkozy est l’adversaire commun du PS et du MoDem. Le Nouveau Centre s’est avéré l’aile la plus à droite du vieil UDF. Deux scénarios pourraient donc s’envisager : une nouvelle explosion au centre, ou un ralliement définitif à gauche.

Et le PS ?
Le Parti Socialiste, parti assez conservateur dont deux tiers des militants sont des élus, est-il prêt à cette transformation "à l’italienne" ? Pierre Mathiot ne l’exclut pas : "Il est vrai que la France commence à suivre l’Europe et se tourne vers le centre. C’est aux grandes personnalités au sein du PS d’aménager les réformes nécessaires."

Martine Aubry, pourrait donc profiter de cette fusion avec le MoDem pour monter sur la scène des personnalités novatrices dont le PS a besoin. Quitte à se rapprocher de la stratégie de Ségolène Royal? Pourquoi pas, si l’intérêt national l’emporte sur les antipathies personnelles…

Nicola Accardo

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