vendredi 14 mars 2008

Les " -5% " passent à la caisse

Les "petits" candidats doivent souvent financer leur candidature aux municipales sur leurs fonds personnels. Un pari osé qui nécessite un minimum de prévoyance.

Le chouchou des télés ces dernières semaines s'appelle Jean-Marc Restoux. Ancien sans domicile fixe -il a vécu dans la rue pendant 30 ans-, il était candidat dans le 6ème arrondissement de Paris.




Sa campagne lui a coûté 1800 euros, apportés par un prêt de sa colistière. Même avec l'honorable score de 3,79% des suffrages exprimés (577 voix), il ne sera pas remboursé. Pour cela, il faut dépasser les 5% . Comment rentrer dans ses frais alors ? "Bah, j'attends des dons, s'exclame-t-il sur France 2, avec mon petit RMI j'aurai du mal à rembourser".

A Lille, pas de SDF à l'assaut du beffroi mais un SPF (sans parti fixe). Etienne Forest, dissident MoDem, indique qu'il a dû avancer 25 000 euros de sa poche (642 voix). "J'assume, j'ai vendu quelques-unes de mes actions-titres pour garantir mon prêt." Philosophe, il relativise : "ça aurait pu être pire, j'aurais pu vendre après le krach !" La banqueroute évitée, les factures restent. "Du coup, je suis retourné au boulot."

Les voies de l'alchimie électorale sont impénétrables. Etienne Forest aura déboursé 38 euros et 90 centimes pour chaque voix obtenue. Alors que les électeurs de Jean-Marc Restoux ne coûtent qu'un peu plus de 3 euros "pièce".

Pour ne pas finir sur la paille après le scrutin, mieux vaut prévoir le coup. A Lomme, Luc Pecharman, candidat de la droite nationale et identitaire "Lomme identité" a financé personnellement sa campagne. "Bien sûr, on aurait préféré pouvoir être remboursé, mais on était conscient du risque." Conseiller de banque, il n'a jamais cessé de travailler et a mené une campagne a minima. "On peut mener une campagne communale sans chercher bien loin, celle-ci nous coûtera environ 4 000 euros."

Marc Delgrange, tête de la liste "Résister et construire à gauche" à Villeneuve d'Ascq est prêt, lui aussi, à mettre la main à la poche. "Depuis quelques mois, je mets mes indémnités d'élu communautaire de côté. Soit près de 4000 euros en tout." Pour financer une campagne qu'il évalue à près de 6 000 euros, il peut compter sur le soutien de la section locale du PC et de la LCR. "On va également lancer une souscription auprès des militants. On n'est pas trop inquiet pour le financement."


Pierre-François Decourcelle et Amélie Tulet, avec des deuz

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