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dimanche 16 mars 2008

Hellemmes – Gilles Pargneaux : "C’est le résultat attendu"

Les Hellemmois ont fait leur choix pour Lille. Avec 72,48% des voix, Martine Aubry a conquis la commune associée.

Pas de champagne, ni de larmes, ce soir, l’Espaces des Acacias est beaucoup plus tranquille que dimanche dernier. Il n’y a pas plus d’une cinquantaine de personnes dans la salle polyvalente.
A 19h00, les résultats sont tombés : 3443 Hellemmois ont voté pour la maire sortante de Lille, soit 72,48% des suffrages, alors que Sébastien Huyghe n’en récolte que 27,52%.
"C’est un résultat attendu", se réjouit le maire d’Hellemmes Gilles Pargneaux, également quatrième sur la liste PS-Verts-MoDem de Lille.
Avec cette alliance, Martine Aubry rassemble 560 voix de plus que lors du premier tour. Ce qui semble indiquer que les 1073 électeurs qui avaient voté pour Eric Quiquet et Jacques Richir ne sont pas tous allés vers la nouvelle liste.
A noter : le taux d’abstention est de 58,12%. Presque 10 points de plus que le premier tour : 48,16%. Les Hellemmois sont sans aucun doute moins motivés. "C’est le cas partout en France, explique Gilles Pargneaux, la plupart des abstentionnistes doivent être des déçus de Nicolas Sarkozy."
A 19H30, la salle est presque vide. Destination : la mairie de Lille.

Résultat :
Electeurs inscrits : 12 022
Votants : 5 035 soit 41,88%
Abstention : 6 987 soit 58. 12%
Martine Aubry : 3 443 voix soit 72,48%
Sébastien Huyghe : 1 307 voix soit 27,52%

Lin Yuan

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Hellemmes - Résultats définitifs à Hellemmes

A Hellemmes, Martine Aubry a obtenu 72,48% des suffrages, Sébastien Huyghe 27,52%
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mardi 11 mars 2008

Lille-Lomme-Hellemmes : comment divorcer ?

Et si Lomme ou Hellemmes voulaient rompre leur association avec Lille? Difficile mais pas impossible. Comment se casse une fusion-association de communes?

À la manière d’un divorce, une rupture d’association entre deux communes (voir la définition d’une commune associée ) implique davantage d’acteurs que le « mari et la femme ». Considérons l’hypothèse où Hellemmes voudrait se séparer de Lille.

Première étape : Il faut qu’un tiers des électeurs d’Hellemmes, par la réalisation de deux pétitions à un an d’intervalle, exprime sa volonté de déclencher une procédure de divorce.

Deuxième étape : l’huissier. En cas de litige, il faut estimer ce qui appartient à chaque partie. Ici, il s’agit d’évaluer si Hellemmes a bel et bien intérêt à se séparer de Lille. Le préfet du Nord ordonne donc une enquête publique.

Troisième étape : le préfet du Nord intervient ensuite en convoquant l’élection d’une « commission syndicale d’habitants ». Une telle commission se compose de quatre à dix Hellemmois élus par les habitants de la ville-associée, dans les mêmes conditions qu’un scrutin

Quatrième étape : le conjoint a aussi son mot à dire. La ville-centre, Lille, donne son avis par l’intermédiaire du conseil municipal.

Cinquième étape : à la manière d’un témoin, le département exprime son opinion par l’intermédiaire du conseil général du Nord.

Décision : Si les trois avis concordent, le juge, en la personne du préfet, prononce la rupture de l’association.

En cas de désaccord, le préfet convoque le conseil général qui rend un dernier avis. Il appartient au préfet de prendre la décision finale, par voie d’arrêté préfectoral, en toute responsabilité, guidé par l’intérêt général des Hellemmois.

En résumé, il apparaît délicat, dans une démocratie, que l’Etat aille contre le vœu de rupture exprimé par un tiers des habitants d’une ville-associée.

Nathalie Gros, photo : Martin Vanden Bossche

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Lille-Lomme-Hellemmes - Comment fonctionne l’association?

Hellemmes et Lomme ont le statut de ville associée avec Lille. Un statut que les habitants ont du mal à comprendre. Le point sur l’association, ses avantages, ses inconvénients et son avenir.

A Lomme et à Hellemmes, un électeur sur quatre serait-il mécontent de l’association ? A Lomme, les listes contestant la fusion avec Lille réunissent 25,97% des voix soit 2598 électeurs. Eric Cattellin Denu a même baptisé sa liste "Non à la fusion". Les Gens d’Hellemmes regrettent que Gilles Pargneaux ne soit le maire que "d’un quart des Hellemmois", les autres "voulant du changement."

Augmenter les dotations de l'Etat
Le statut de commune associée a été mis en place avec la loi du 16 juillet 197, aussi appelée "Loi Marcellin". Premier objectif : réduire le nombre de petites communes. Deuxième intérêt : permettre aux communes d’obtenir des dotations plus importantes de l’Etat grâce à l’augmentation de leur nombre d’habitants. L’association avec Hellemmes en 1977 a offert à Lille la possibilité d’endiguer la diminution de sa population. En 2000, l’association avec Lomme a permis à Lille de dépasser le seuil de 200.000 habitants, et donc d’obtenir plus de sous de la part de l’Etat.

Manque de transparence financière
Difficile de savoir ce que l’association coûte aux Hellemmois et aux Lommois, et ce qu’ils reçoivent. La répartition des compétences entre la commune et la ville-centre pose problème. Le maire délégué perd la maîtrise des recettes de sa commune. "Lomme ne jouit d’aucune autonomie financière, accuse Didier Trédez, le maire ne décide ni des taxes foncière, ni des taxes d’habitation." Le conseil communal, devenu consultatif, ne discute que du volet "dépenses" du budget. Luc Pécharman, ex-FN, soutient que les Lommois ont dépensé 271 euros pour des investissements purement lillois en 2007. (Pour voir le tract cliquez ici)

Anne Lefevre, de l’association les Gens d’Hellemmes, réclame qu’un audit financier soit réalisé par une société indépendante. Avec les Verts, elle est déjà parvenue à ce que, pour la première fois, la commission mixte de suivi de l’association se réunisse. Une disposition pourtant inscrite dans la loi de 1971. "Cette réunion a confirmé qu’il y a quelque chose de louche, regrette Anne Lefevre, nous n’avons même pas été invité à y participer, aucun chiffre n’a été publié." Elle avance que l’enveloppe budgétaire d’Hellemmes est deux fois moins élevée que le budget moyen d’une ville de 20.000 habitants. Selon elle, alors que des villes de taille équivalente comme Loos ou Faches-Thumesnil disposent de 10 à 15 millions d’euros par an pour fonctionner, Hellemmes compose avec 5 à 6 millions.

Déficit démocratique
Dans le cas des associations de Hellemmes et de Lomme, les habitants n’ont jamais été consultés. C’est pourquoi Didier Trédez à Lomme parle d’"association décidée en catimini". Selon Anne Lefevre, "quand on parle d’association de communes dans nos réunions publiques, on réalise que les gens ne sont pas au courant."
Un manque de clarté auquel les candidats UMP, Verts et d’extrême droite entendent répondre par l’organisation d’un référendum. Etienne Forest et Sébastien Huyghe ont mis en avant cette idée dans leur programme. Sur le site de Didier Trédez, les Lommois peuvent lire : "C'est pourquoi, je vous donnerai la parole : c'est vous qui déciderez, par référendum, de poursuivre ou non la fusion avec Lille."


Opération électorale
Lors des scrutins municipaux, les Lommois et les Hellemmois votent deux fois. Une fois pour le conseil communal. Une fois pour le conseil municipal. Didier Trédez est clair, l’association entre Lille et Lomme correspond à "une décision par calcul purement électoral, pour s’assurer que Lille reste bien à gauche." Les deux communes représentent un réservoir de voix socialistes. Une opération qui pourrait d’ailleurs se retourner contre le PS lillois. Pierre Mathiot, directeur de Science-Po Lille, s’amuse du paradoxe qui veut que le centre-ville s’embourgeoise, certes, mais vote toujours à gauche. Ce sont les périphéries qui regardent à droite. En résumé, "le maire de Lille est toujours passé sans avoir vraiment besoin des voix des communes associées."

Quel bilan?
Qu’est-ce que Lomme et Hellemmes gagnent à être associés à Lille ? "Je ne trouve pas d’exemples concrets, affirme Anne Lefevre, ce n'est pas l’association qui a apporté à Hellemmes un complexe sportif, qui est un équipement normal dans une ville de 20.000 habitants." Fausse question, d’après Ludovic Coupin "l’essentiel n’est pas de savoir si les Hellemmois ont droit à quelque chose, mais s’ils ont les moyens de financer leurs ambitions." Anne Lefevre reconnaît ainsi que "les gens sont contents d’être à Lille, ville phare de la région, mais cela ne les empêche pas d’être mécontents de leur sort localement."

Nathalie Gros

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lundi 10 mars 2008

Hellemmes-Lille - Siégeront, siégeront pas ?


La victoire dès le premier tour du maire socialiste sortant Gilles Pargneaux a scotché les Gens d’Hellemmes. Avec 23,95% des suffrages, la liste d’opposition "ni de droite ni de gauche" remporte quatre sièges au conseil communal. Des sièges qui pourraient bien rester inoccupés.



La surprise est forte chez les Gens d’Hellemmes. "On avait imaginé tous les cas de figure sauf la réélection de Gilles Pargneaux dès le premier tour", explique Anne Lefebvre. La numéro deux sur la liste menée par Nabil El Haggar à Hellemmes est "un peu sciée". Le maire socialiste sortant Gilles Pargneaux, tête de la liste Ensemble pour Hellemmes et premier secrétaire du Parti socialiste dans le Nord, a recueilli 51,22% des suffrages au premier tour. Il conserve donc sa place de maire. Il recueille 3116 voix : 854 voix de plus que Bernard Derosier qui conduisait la liste socialiste en 2001.

En face, chez les Gens d’Hellemmes qui perdent deux sièges par rapport à 2001, les avis sont partagés. Certains pensent que siéger au conseil communal représente un gros investissement et qu’il vaudrait mieux employer cette énergie directement sur le terrain, en mettant en place des conseillers de rue. D’autres estiment que par respect pour les 1457 personnes qui ont voté pour eux, soit 359 de plus qu’en 2001, il faut siéger.

Les Gens d’Hellemmes annonceront jeudi si Nabil El Haggar, Anne Lefebvre, Patrice Vandemaele et Gisèle Hubert siégeront face à Gilles Pargneaux au conseil communal d’Hellemmes.

Hélaï Hosseini

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dimanche 9 mars 2008

Hellemmes – Gilles Pargneaux "Un des moments les plus forts de ma vie !"


Surprise à Hellemmes : le maire sortant Gilles Pargneaux (PS) est réélu dès le premier tour. Il rassemble 51,22% des voix.




Du champagne et des larmes dans la salle des Acacias. Il est 19h32. Gilles Pargneaux exulte : il conserve son fauteuil de maire d’Hellemmes, commune associée avec Lille. "C’est un des moments les plus forts de ma vie, une dose d’adrénaline incroyable" commente l’élu PS, face aux quelque deux cents Hellemmois venus assister à l’annonce officielle des résultats.


La liste des Gens d’Hellemmes arrive derrière avec 23,95%. L’association de citoyens, qui se veut en dehors des grands partis, gagne 400 électeurs par rapport à 2001, en rassemblant 1457 voix. "On améliore notre score, mais on est loin d’être satisfait. Rien ne changera avant six ans, déplore la tête de liste Nabil El-Haggar, Hellemmes bascule vers une ville dortoir."

Un électeur sur deux serait-il resté dans son lit dimanche ? Sur les 12022 inscrits, seuls 6083 Hellemmois se sont rendus dans un des treize bureaux de vote que compte la commune. Le taux de participation est de 52, 48%, soit un peu mieux qu’en 2001 (49, 61%).

Amer, Nabil El-Haggar regrette que son mouvement n’ait "pas réussi à faire sortir les mécontents de chez eux". Ludovic Coupin, tête de liste des Verts, tombe d’accord : l’abstention a joué en faveur de la liste du maire sortant : "Effectivement il a eu 51% des voix mais 52% des gens n’ont pas voté. Le faible taux de participation nous inquiète. La liste de Gilles Pargneaux ne représente qu’un quart des habitants."

Recul de la droite
Les Verts, avec 10,75% des voix, arrivent derniers. Même s’ils perdent une centaine d’électeurs, Ludovic Coupin, est satisfait. "Le résultat des Verts est similaire à celui de 2001 (12, 91%), explique-t-il. Cela signifie qu’on a un socle d’électeurs qui se maintient à Hellemmes."

Un optimisme difficile à partager à droite. Alors qu’en 2001, les listes UDF-RPR, divers droite et Front national totalisaient 1760 suffrages, Caroline Vannier de l’UMP ne rassemble que 856 voix. La candidate se dit "extrêmement déçue", elle qui pensait "atteindre le niveau des législatifs de juin dernier, au moins 22%." Elle se console en affirmant que "du côté élu, l’UMP est passé de zéro à deux, c’est mieux que rien." Les électeurs frontistes, dont le parti était absent de ce scrutin, ne se sont pas reportés vers l’UMP.

Un des enjeux majeurs de cette élection était de mesurer la satisfaction des habitants d’Hellemmes vis-à-vis de l’association entre leur commune avec Lille. Manifestement, les Hellemmois l’approuvent. Mais Nabil El-Haggar, qui a fait campagne autour de la renégociation du contrat qui lie la commune à Lille, tempère ce constat : "Lors de nos porte-à-porte, tout montrait que les gens voulaient du changement. Gilles Pargneaux ne rassemble en réalité que 25% des Hellemmois !"

Dans le camp du maire, on est plus enthousiate. "On va pouvoir continuer à bien vivre à Hellemmes" se réjouit Marie-Jo Thierry. "Et si Martine Aubry gagne, quel duo !" sourit la présidente de l’association Inter Age. Cependant, au-delà de la joie éclatante des responsables associatifs, des 33 colistiers et des partisans, quelques critiques ont fusé dans le public : "Va vraiment falloir se mettre au travail M. Pargneaux !". Et ce, une semaine plus tôt que prévu.

Nathalie Gros et Lin Yuan

RESULTATS:
Participation: 52,48% des inscrits
Gilles Pargneaux (PS-PC-PRC-PRG): 51,22%
Nabil El-Haggar (Les Gens d'Hellemmes): 23,95%
Caroline Vannier (UMP): 14,07%
Ludovic Coupin (Verts): 10,75%

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Hellemmes - Gilles Pargneaux réélu au premier tour

Le maire sortant socialiste Gilles Pargneaux a été réélu dès le premier tour avec 51,22% des voix. Les Gens d'Hellemmes de Nabil El-Haggar ont réuni 23,95%, la liste UMP de Caroline Vannier 14,95% et les Verts de Ludovic Coupin 10,75%.

En 2001, trois partis avaient passé le cap du premier tour: le maire sortant d'alors Bernard Derosier (PS) avait obtenu 43,77% des voix, Nabil El-Haggar 36,78%, et la frontiste Anne Coolzaet 19,45%.
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Hellemmes - Hellemmes d'abord? Pas forcément!

Aujourd'hui, en plein après-midi, les rues sont désertifiées par la pluie. Ainsi que les bureaux de vote. Dans cette commune de 18000 associée à Lille, 12 022 électeurs votent à la fois pour l'élection communale d'Hellemmes et pour la mairie de Lille.


"On a voté plus pour Lille que pour Hellemmes"? Jacques Billet, directeur général des Services à la mairie d'Hellemmes a l'air surpris. "Non non, plus pour Hellemmes que pour Lille." répond son collègue. Réponse confirmée par des chiffres: jusqu'à 15h, 4 541 personnes ont voté pour l'élection communale d'Hellemmes, alors que 4 459 pour les municipales de Lille.

"On a une liste qui dit boycotter le vote pour Lille. Certains habitants n'apprécient pas l'association Hellemmes-Lille", explique le directeur. A savoir qu'en 2001, 6280 Hellemmois ont voté pour les élections communales, tandis qu'il y a eu 6 159 votes pour Lille.

Ce n'est pourtant pas un grand décalage. Hellemmes d'abord? "Non. J'ai voté pour les deux. Hellemmes est ma ville, mais Lille est la capitale! C'est logique que Lille soit plus représentatif", sourit Cathy Decroix, formatrice de 40 ans, qui vient de sortir du bureau de vote situé dans la salle du parc.

Certains reprochent à Lille d’ignorer Hellemmes. Une électrice déclare ne pas aller voter pour Lille : "Martine Aubry, elle fait un peu tout pour elle". Elle s'abstient pour le premier tour, "c'est juste un test".

Dans le bureau, les enveloppes s'entassent dans deux boîtes tranparentes. Elles sont violettes pour Hellemmes, bleues pour Lille. Les assesseurs n’accueillent guère plus de trois ou quatre électeurs en même temps. "C'est vrai que les gens viennent à la dernière heure", indique une employée de la mairie. Elle se prépare à un flux plus important avant la fermeture du bureau.

Lin Yuan

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jeudi 6 mars 2008

Hellemmes - De porte en porte

La liste "Les Gens d’Hellemmes" ne représente aucun parti politique classique. Mais comme leurs adversaires, les militants se plient au traditionnel porte-à-porte, à quelques jours du premier tour.

On les identifie aux papiers jaunes qu’ils portent sous le bras. Sylvain Petit, professeur en collège et numéro cinq de la liste en trimbale une bonne pile dans sa petite voiture. "La plupart du temps, on n’a même pas besoin de se présenter, les Hellemmois ont l’habitude de recevoir nos bulletins jaunes tout au long de l’année et ils savent ce qu’on pense", explique le candidat aux petites lunettes et à la barbe poivre et sel. Quand Sylvain Petit sonne à la porte et tend son feuillet jaune, les habitants aussi savent ont déjà leur avis sur le mouvement. "Je lis régulièrement vos tracts et je suis tout à fait d’accord avec vous, lance Antoine, qui ouvre au candidat en tenue de bricolage. Le maire est en décalage total avec la réalité, il n’y a qu’à voir l’état des trottoirs!". Quelques rues plus loin, le papier jaune provoque un "calomnies!" suivi d’un claquement de porte.

Sylvain Petit poursuit sa tournée malgré le froid et des coups de sonnettes qui restent parfois sans réponse. Quand une porte s’ouvre, elle libère une vague de chaleur parfumée au menu du soir. "Bonjour monsieur : bon ben je viens simplement vous donner notre dernier tract, et puis vous expliquer qu’on est les plus beaux les plus gentils", s’introduit le candidat qui ne veut surtout pas passer pour un homme politique. L’électeur potentiel, la quarantaine, porte visiblement peu d’intérêt à la chose publique. "C’est pas que je m’en fiche, mais j’en sais rien du tout. Je nage complètement en politique". Le candidat s’accroche, explique : "Mais nous aussi monsieur, on est des amateurs, on est pas des politiques". Après un long échange –argumentation contre regard sceptique-, la conversation se termine sur un "mouais, je sais pas, chacun son truc vous savez".

Gisèle Hubert, numéro quatre de la liste, rejoint son colistier dans la quête aux électeurs. "J’adore faire du porte-à-porte, affirme-t-elle d’un large sourire. Ca me remonte le moral de voir qu’on nous soutient". Quelques pas plus loin, l’ancien maire socialiste Gilles Pargneaux et son premier adjoint Frédéric Marchand démarchent les habitants sur le trottoir d’en face. Les adversaires traversent la rue et échangent des poignées de main. Les sourires sont courtois, mais tendus.

La prochaine porte s’ouvre sur un petit homme au pull et aux chaussons usés. Hellemmois depuis puis de 50 ans, il attrape le tract, le plie rageusement et s’énerve. "Vous, vous dites vraiment n’importe quoi : moi j’aime mon quartier, il est propre et il est calme. Beaucoup de choses ont été faites par la mairie". Gisèle se lance : "Peut être que ça va bien dans votre quartier, mais pas dans tous!"

Dans la maison suivante, une ancienne conseillère municipale se prépare pour la réunion publique du candidat socialiste. "Ce que vous dites est malhonnête. Par exemple vous montrez une photo de voitures brûlées sur vos tracts alors qu’il n’y en a pas tant que ça dans la ville. Faites plutôt des propositions". "Mais nous en avons fait Madame, réplique Sylvain Petit, mais le conseil communal ne nous a pas écoutés depuis 2001".

Ca suffit pour aujourd’hui. Ils recommenceront demain.

Elodie Raitière

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Hellemmes – Les Gens d’Hellemmes en campagne depuis sept ans

Avec 37% des voix lors de leurs premières élections municipales en 2001, Les Gens d’Hellemmes ont surpris leurs adversaires. Ce "mouvement de la société civile" qui se revendique différent des grands partis politiques vise cette fois la tête de la mairie. Nabil El Haggar, tête de liste, commente sa stratégie pour arracher la commune de 19000 habitants au parti socialiste.

"Les Gens d’Hellemmes", ce n’est pas un parti, c’est un "mouvement" politique". L’association qui se présente aux municipales pour la deuxième fois a obtenu six sièges aux dernières élections. Elle tient à se démarquer des pratiques des grandes formations. "Chez nous, on ne fait pas de différence entre les encartés et les personnalités puisqu’il n’y a que des personnalités!", revendique Nabil El Haggar, tête de liste.

Pas de langue de bois, pas de marché, mais plus de porte à porte. C’est la stratégie revendiquée par Nabil El Haggar. "Nous on ne va pas sur les marchés, les gens en ont marre de voir les tracteurs en rang d’oignon boucher l’entrée du marché". En réalité, ils y vont car le marché reste un incontournable en période électorale, mais pas à l’entrée, où sont les autres. Leur méthode favorite reste le porte à porte. "Les Hellemois ont l’habitude de nous voir, car contrairement aux grands partis politiques qui se réveillent tous les sept ans, nous avons une action permanente, en dehors des élections". Les Gens d’Hellemmes ont pris l’habitude de se retrouver lors de "cités cafés" avec des habitants, et distribuent régulièrement leur "bulletin" dans les boîtes aux lettres.

Pas de subventions, des cotisations

Des méthodes de campagne peu coûteuses, pour une association qui ne bénéficie pas d’aide de l’Etat, première source de financement des partis politiques. Les subventions sont réservées aux partis qui ont obtenu au moins 1% des suffrages exprimés dans minimum 50 circonscriptions aux dernières élections municipales. "C’est totalement injuste, s’insurge le candidat. Si nous n’avons pas de dimension nationale, l’Etat ne nous accorde aucune subvention". L’association se nourrit donc de cotisations. "Mais on devrait très probablement être remboursé de nos dépenses de campagne", affirme Nabil El Haggar, confiant d’atteindre les 5% de suffrages exprimés nécessaires.

Elodie Raitière

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