dimanche 16 mars 2008

Villeneuve d'Ascq - "Merci Jean-Michel !"

C'était chaud ce soir à l'hôtel de ville de Villeneuve d'Ascq. Gérard Caudron, vainqueur attendu de ce deuxième tour, avait demandé "du calme et de la dignité" au moment de la proclamation des résultats par son adversaire socialiste, le maire sortant Jean-Michel Stievenard (photo). Dans une salle acquise à la cause de Caudron, Stievenard ne s'est pas attardé. Et c'était sans doute mieux comme ça.

Gérard Caudron a dû apprécier sa victoire. Trois quarts d'heure avant la proclamation des résultats officiels, l'ancien maire de Villeneuve d'Ascq, à la tête d'une liste divers gauche, profite d'un petit bain de foule au premier étage de l'hôtel de ville. Il explique déjà devant les caméras que les électeurs ont fait "un choix clair" et attendent "une autre manière d'être gouvernés". Puis il s'éclipse. Une demi-heure plus tard, il refait une entrée triomphale dans la salle. Immédiatement, il prend la parole et appelle ses partisans au "silence" et à la "dignité".

Les résultats définitifs tombent : Caudron récolte 58,83% des voix et distance largement Stievenard qui n'obtient que 27,22%. Le candidat UMP Didier Plancke est loin derrière avec 13,95% des suffrages. L'arrivée de Jean-Michel Stievenard est précédée de timides applaudissements. Le grand battu du soir prend la parole : "Une nouvelle équipe va se voir confier la responsabilité de la gestion de la ville et devra répondre aux aspirations des Villeneuvois. J'éprouve le sentiment du devoir accompli. Je pense que l'Histoire nous jugera moins sévèrement que les électeurs ce soir."

Le candidat socialiste proclame ensuite les résultats. À l'annonce du score de Gérard Caudron, la salle s'enflamme. On scande le nom du vainqueur. Le calme peine à revenir pour la suite des résultats. Jean-Michel Stievenard quitte ensuite rapidement la salle. Sur son passage, des mains se tendent, des gens crient "merci Jean-Michel !". Mais il ne s'attarde pas. Un mastodonte de 2 mètres ouvre la voie pour lui. Direction La Ferme Petitprez, au bord du Lac du Héron.

Colistiers et partisans lui emboîtent le pas. Les regards sont tristes et les discours désabusés. Robert Vanovermeir, son premier adjoint, préfère s'attarder sur le mauvais score de Didier Plancke. "La droite s'est effondrée. De nombreux électeurs UMP se sont reportés sur Caudron. Cela donne un score ridicule pour Plancke." Pour Lino et Francine, militants PS, la défaite laisse un goût amer. "C'est une déception, avoue Lino. Le parti socialiste est la réponse aux grands problèmes des Français, comme le pouvoir d'achat. Bien plus que les deux listes adverses ce soir. Il y avait une équipe en place à Villeneuve d'Ascq. Le pire est que Gérard Caudron n'appartient à aucun parti." Quand on leur demande ce qui a joué pendant ces deux semaines d'élections, Francine et Lino répondent d'une même voix : "La personnalité de Caudron. Et son antériorité, le fait qu'il a déjà été maire de Villeneuve d'Ascq. C'est dur, mais bon, on respecte l'homme." Les deux militants s'en vont. Au premier étage de l'hôtel de ville, la fête continue. Caudron est chez lui.

Alexis Hache

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