Résultats à Lille :
Martine AUBRY (PS) : 66,56% (élue au second tour)
Sébastien HUYGHE (UMP) : 33,44%
Résultats à Lomme (élections communales):
Yves DURAND (PS) : 53,58% (élu au premier tour)
Résultats à Hellemmes (élections communales):
Gilles PARGNEAUX (PS) : 51,22% (élu au premier tour)
Résultats à Villeneuve-d’Ascq:
Gérard CAUDRON (Divers gauche) : 58,83% (élu au second tour)
Jean-Michel STIEVENARD (PS) : 27,22%
Didier PLANCKE (UMP) : 13,35%
Résultats à Roubaix:
René VANDIERENDONCK (PRG) : 55,43% (élu au second tour)
Max-André PICK (UMP) : 26,52%
Slimane TIR (Verts) : 18,56%
Résultats à Tourcoing:
Michel-François DELANNOY : 53,58% (élu au premier tour)
Résultats à Hénin-Beaumont:
Gérard DALONGEVILLE (PS) : 51,94% (élu au second tour)
Steeve BRIOIS (FN) : 28,83%
Alain DUQUENNE (Alliance Républicaine) : 19,23%
Carte réalisée par Elodie Raitière
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dimanche 16 mars 2008
Deuxième tour : les maires, les résultats
Intervilles - La participation dans les villes que nous suivons
Nord: La participation à 17h00 dans le département enregistre une légère baisse par rapport au premier tour. 50, 45% des électeurs ont voté ce dimanche pour le second tour des élections municipales à 17h00 . Ce taux était de 51,85% au même moment pour le premier tour.
Hénin-Beaumont: Le taux de participation définitif pour ce deuxième tour est de 66,7%. Le vote a donc été plus massif qu'au premier tour, où 63% seulement des Héninois s'étaient déplacés aux urnes.
En fin d'après-midi, Jean-Pierre Chruszez, le directeur de campagne de Gérard Dalongeville, s'était dit "un peu inquiet" avant de modérer ses propos. Source de l'inquiétude: "Ça vote plus fort dans les bureaux favorables à Steeve Briois au 1er tour".
Lille: Le taux de participation définitif à Lille atteint 44,42%, selon des résultats publiés peu avant 20 heures.
Roubaix: La participation s'établit à 40,8% pour le deuxième tour de l'élection municipale. Très peu de Roubaisiens se sont mobilisés, un peu plus cependant qu'au premier tour (39,52%).
Villeneuve d'Ascq: La participation reste stable entre les deux tours du scrutin. 58,69% des inscrits sont allés voter aujourd'hui, contre 58,39% lors du premier tour.
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vendredi 14 mars 2008
D'un tour à l'autre
Deux jours avant le deuxième tour des municipales, Pierre Mathiot, directeur de l'Institut d'études politiques de Lille, analyse quelques particularités de la métropole lilloise.
Lille: Martine Aubry a-t-elle vraiment besoin des voix du MoDem?
Pour le deuxième tour, non. Mais on sait bien qu'il y aura le troisième tour, celui de LMCU. Elle a besoin des voix du MoDem pour sécuriser son siège dans la communauté urbaine. Quant au MoDem, il a besoin d'être dans les équipes municipales. A Lille, les centristes qui étaient plus près de François Bayrou ont évolué vers Martine Aubry.
Roubaix: Existe-t-il un vote communautariste des Musulmans?
Je pense qu'ils ont voté plutôt pour Slimane Tir. À savoir que Roubaix est la première ville de France à majorité musulmane, 50% des habitants sont musulmans. Ça peut être un vote communautariste. Mais lors du premier tour, le taux de participation à Roubaix est de 40%, c'est-à-dire qu'une partie des votes musulmans est allée au maire sortant. Mais on n'a pas de donnée précise là-dessus.
Pourquoi une si faible participation?
Plus de population pauvre, moins de votes. La preuve à Lille : Moulins et le Faubourg de Béthune sont les deux quartiers où le taux d'abstention est plus élevé. Plus les communes sont petites, plus on vote, plus on est urbain, moins on vote. Parce que dans les grandes villes, le maire perd de sa visibilité. Cette difficulté s'accentue notamment dans les quartiers les plus populaires. Il y a des gens auxquels la politique échappe complètement. Pour eux, la politique est trop compliquée, surtout avec les fusions et, par exemple, le centre qui penche tantôt vers la gauche tantôt vers la droite.
Pourquoi une présence plus forte du FN dans le Nord-Pas-de-Calais par rapport au reste du pays?
Frontière, population immigrée, chômage... Un cumul des ces éléments fait du Nord-Pas-de-Calais une région où le FN est plus fort. L'autre région où le FN est très implanté est l'Alsace, aussi région frontalière.
Lin Yuan
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Enchantements et désillusions de campagne
J-2, les municipales touchent à leur fin. En attendant le résultat final, des militants livrent leurs impressions sur cette période riche d’espoirs, de réjouissances et de déceptions.
Stéphane Baly, candidat Vert à Lille au premier tour:
Les plus: "J’ai beaucoup aimé les débats publics organisés entre septembre et décembre, ils nous ont permis d’enrichir notre projet. Les derniers moments de campagne ont été très intenses : nous sommes parvenus à distribuer 75 000 exemplaires de nos propositions en organisant des distributions dans les quartiers plusieurs fois par jour. Notre site Internet et notre blog ont eu beaucoup de succès avec 300 à 400 connexions par jour."
Les moins: "Nous avons commencé notre campagne très tôt, en dévoilant notre projet et des adversaires l’ont repris sans nous citer. Ensuite, la campagne ne s’est pas faite autour de la communauté urbaine, alors qu’elle régit la vie quotidienne des Lillois. Martine Aubry va présenter son projet pour la communauté lundi, nous aurions préféré qu’elle le fasse avant. Enfin j’ai du mal à accepter de devoir faire liste commune avec le MoDem au deuxième tour."
Nathalie Hubert, candidate Lutte Ouvrière sur la liste d’Union de la gauche à Liévin:
Les plus: "Je suis contente que nous ayons réussi à présenter une liste d’union de la gauche avec les socialistes, les communistes, les républicains et les radicaux dès le premier tour. Nous avons réussi à être solidaires tout en conservant notre liberté de parole et de critique. La réunion publique du jeudi soir qui a précédé le premier scrutin a été un grand moment d’enthousiasme, où chaque représentant politique a pu s’exprimer. Et le soir du premier tour a été un moment fort puisque nous l’avons emporté [avec 74% des voix]."
Les moins: "Je n’ai aucun regret. Lutte ouvrière a mené la politique qu’il fallait, en étant solidaire avec la gauche dès le début."
Nicolas Le Neindre, candidat sur la liste UMP à Lille:
Les plus: "Je me suis investi tôt aux côtés du candidat UMP puisque j’ai participé à des animations sur la braderie de Lille en septembre. Brigitte Mauroy a fait une entrée remarquée dans cette campagne. J’ai apprécié les rencontres avec les Lillois aux côtés de Sébastien Huyghe."
Les moins: "Je n’ai rien à gagner ni à perdre dans cette élection puisque je suis 47ème sur la liste, mais je n’est jamais content d’arriver deuxième. Nous avons commencé la campagne tard, et nous avions affaire à une adversaire de taille. En plus, nous étions seuls contre trois partis qui depuis le début avaient prévu de se rassembler au second tour. Je trouve vraiment dommage que Martine Aubry ait refusé le débat entre les deux tours, alors que des candidats PS et UMP se sont rencontrés dans d’autres grandes villes. Je trouve l’alliance PS-MoDem écœurante, c’est un calcul politique pour les élections de la communauté urbaine, ces copinages politiques sont insupportables. Enfin la faible participation traduit un manque d’engouement, et n’est pas une franche victoire pour Martine Aubry. De notre côté, on a peut-être pas assez réussi à donner aux Lillois l’espoir que les choses peuvent réellement changer."
Hugo Vandamme, candidat communiste sur la liste Aubry à Lille:
Les plus: "C’était la première fois que je me présentais à une élection. J’ai eu l’occasion de rencontrer des élus sortants socialistes qui étaient mes colistiers et de discuter de ce qui peut nous réunir, ou nous diviser. J’ai été un peu gêné de faire du porte à porte, ça faisait un peu "course aux votes" juste avant les élections. Mais j’ai pris goût à cette manière de rencontrer les gens et j’aimerais le refaire en dehors des périodes électorales. Mais les discussions que j’ai eu avec les habitants de mon quartier à Saint-Maurice ont été particulièrement intéressantes en cette période électorale car les municipales créent une réelle émulation au sein de la population : les questions sont plus nombreuses et plus pertinentes, notamment sur le handicap et l’accès au sport."
Les moins: "Le taux d’abstention. On a tendance à s’y habituer mais c’est un vrai problème : un peu moins d’un habitant sur deux s’est déplacé dimanche dernier, et c’est encore plus si on compte les non inscrits. Je pense que ça traduit une déception du politique en général dont nous devons tous tirer la leçon, y compris moi, qui suis militant depuis des années. Mon autre grosse déception c’est la liste au second tour : ça me gêne profondément d’intégrer le MoDem. Le curseur du compromis sera nettement plus à droite et nous, communistes, avons eu l’impression d’être pris en otage par la majorité socialiste. Je m’interroge sérieusement sur la gauche d’aujourd’hui : je comprends que l’on aie besoin de faire des compromis, mais la gauche a un combat politique spécifique à mener."
Propos recueillis par Elodie Raitière
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Dépenses électorales : l'Etat ne rembourse que les " +5% "
Pour les candidats ayant obtenu au moins 5% des suffrages à un des deux tours du scrutin, l'Etat prévoit deux types de remboursement :
- le remboursement des dépenses de propagande : affiches, tracts et professions de foi…
- un remboursement forfaitaire des dépenses de campagne en fonction du nombre d'habitants de la circonscription d'élection
Plus d'infos sur le mémento à l'usage des candidats aux municipales, voir le site elunet.org
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Les " -5% " passent à la caisse
Les "petits" candidats doivent souvent financer leur candidature aux municipales sur leurs fonds personnels. Un pari osé qui nécessite un minimum de prévoyance.
Le chouchou des télés ces dernières semaines s'appelle Jean-Marc Restoux. Ancien sans domicile fixe -il a vécu dans la rue pendant 30 ans-, il était candidat dans le 6ème arrondissement de Paris.
Sa campagne lui a coûté 1800 euros, apportés par un prêt de sa colistière. Même avec l'honorable score de 3,79% des suffrages exprimés (577 voix), il ne sera pas remboursé. Pour cela, il faut dépasser les 5% . Comment rentrer dans ses frais alors ? "Bah, j'attends des dons, s'exclame-t-il sur France 2, avec mon petit RMI j'aurai du mal à rembourser".
A Lille, pas de SDF à l'assaut du beffroi mais un SPF (sans parti fixe). Etienne Forest, dissident MoDem, indique qu'il a dû avancer 25 000 euros de sa poche (642 voix). "J'assume, j'ai vendu quelques-unes de mes actions-titres pour garantir mon prêt." Philosophe, il relativise : "ça aurait pu être pire, j'aurais pu vendre après le krach !" La banqueroute évitée, les factures restent. "Du coup, je suis retourné au boulot."
Les voies de l'alchimie électorale sont impénétrables. Etienne Forest aura déboursé 38 euros et 90 centimes pour chaque voix obtenue. Alors que les électeurs de Jean-Marc Restoux ne coûtent qu'un peu plus de 3 euros "pièce".
Pour ne pas finir sur la paille après le scrutin, mieux vaut prévoir le coup. A Lomme, Luc Pecharman, candidat de la droite nationale et identitaire "Lomme identité" a financé personnellement sa campagne. "Bien sûr, on aurait préféré pouvoir être remboursé, mais on était conscient du risque." Conseiller de banque, il n'a jamais cessé de travailler et a mené une campagne a minima. "On peut mener une campagne communale sans chercher bien loin, celle-ci nous coûtera environ 4 000 euros."
Marc Delgrange, tête de la liste "Résister et construire à gauche" à Villeneuve d'Ascq est prêt, lui aussi, à mettre la main à la poche. "Depuis quelques mois, je mets mes indémnités d'élu communautaire de côté. Soit près de 4000 euros en tout." Pour financer une campagne qu'il évalue à près de 6 000 euros, il peut compter sur le soutien de la section locale du PC et de la LCR. "On va également lancer une souscription auprès des militants. On n'est pas trop inquiet pour le financement."
Pierre-François Decourcelle et Amélie Tulet, avec des deuz
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Lille - Le centre-gauche : un laboratoire national ?
Du rouge à l’orange, en passant par le vert et le rose. Martine Aubry a choisi de s’assurer le soutien du MoDem dans la perspective d’un troisième tour dans la métropole lilloise : l’élection du président de la communauté urbaine (LMCU). A-t-elle dans la tête de donner à son expérience une portée nationale?
"Elle hésite. Elle sait que la plupart des militants s’opposent au rapprochement avec le Centre, mais aussi que pour reformer le Parti Socialiste il faut passer par l’extérieur. Paradoxalement, elle fait ce que sa rivale Ségolène Royal a appuyé dès les présidentielles en 2007." Pierre Mathiot, directeur de l’IEP de Lille, définit Lille comme "un laboratoire" et ne cache pas que ce ralliement pourrait avoir des conséquences à long terme au niveau national.
Où va le MoDem ?
A Lille, mais aussi à Marseille et dans d’autres villes, le MoDem a le plus souvent fusionné avec la gauche. Dans le même temps, le parti de François Bayrou, a rejoint l’UMP à Toulouse et Colombes. Il a joué partout des alliances à la carte selon les villes. "Le MoDem ne peut pas tenir comme ça longtemps. Pour ne pas disparaître, explique Pierre Mathiot, ce parti devra forcément choisir un camp."
Nicolas Sarkozy est l’adversaire commun du PS et du MoDem. Le Nouveau Centre s’est avéré l’aile la plus à droite du vieil UDF. Deux scénarios pourraient donc s’envisager : une nouvelle explosion au centre, ou un ralliement définitif à gauche.
Et le PS ?
Le Parti Socialiste, parti assez conservateur dont deux tiers des militants sont des élus, est-il prêt à cette transformation "à l’italienne" ? Pierre Mathiot ne l’exclut pas : "Il est vrai que la France commence à suivre l’Europe et se tourne vers le centre. C’est aux grandes personnalités au sein du PS d’aménager les réformes nécessaires."
Martine Aubry, pourrait donc profiter de cette fusion avec le MoDem pour monter sur la scène des personnalités novatrices dont le PS a besoin. Quitte à se rapprocher de la stratégie de Ségolène Royal? Pourquoi pas, si l’intérêt national l’emporte sur les antipathies personnelles…
Nicola Accardo
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jeudi 13 mars 2008
Interville - Les élus de retour sur les bancs d’école
Une fois le cap des élections passées, les conseillers municipaux doivent faire face à de nouvelles responsabilités. A ceux qui font leurs premiers pas à la mairie, l’Association des maires de France propose une formation.
Comment fonctionne un conseil municipal ? Quelle est la responsabilité pénale d’un maire ? Comment gère-t-on le budget d’une ville ? Pas évident quand on est un nouvel élu. Jacques Pélissard, président de l’Association des maires de France (AMF) a annoncé que la priorité après les élections est d’accompagner les maires dès leur prise de fonction. Ainsi, chaque élu recevra un "Guide du maire" et des "universités des maires" seront organisées entre avril et décembre 2008 par les associations départementales de l’AMF.
"Cette formation est surtout destinée aux nouveaux élus, explique Marine Biette de Mairie 2000, branche de l’AMF dédiée à l’information. On les informe sur les thèmes basiques de début de mandat". Ces formations sont également ouvertes aux maires réélus. Trente-six associations départementales de maires ont déjà pris contact avec l’AMF pour organiser leur "université des maires". Parmi les intervenants : des cadres d’entreprise, des préfets et des élus locaux plus expérimentés.
L’association des maires du Nord organise deux jours de formation les 5 et 6 juin. On y abordera les traditionnelles questions de financement, d’emploi municipal, d’urbanisme, d’action sociale et culturelle. De nouveaux thème sont prévus : développement durable et technologies d’information et de communication.
L’idée n’est pas nouvelle, puisque 13 518 maires (sur plus de 36 000) ont déjà participé à cette formation en 2001. Dans le Nord, ils étaient 220 maires, sur 652. Cette fois, il y aura plus de moyens et on attend plus d’élus. "En 2001, nous avions organisé seulement quatre ateliers sur une journée. Cette année on en prévoit dix, avec plus de salles et plus de temps", explique Serge Martin, responsable de l’antenne du Nord.
L’Association des maires du Nord organise en moyenne quarante sessions de formation par an. "Les maires ont accès à nos formations tout au long de leur mandat, poursuit Serge Martin. La formation ne s’arrête jamais car les lois évoluent en permanence".
Elodie Raitière
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Interville - Les étudiants, le vote entre deux villes
Où votent les étudiants? Partagés entre leur région d’origine et la ville où ils étudient, les étudiants ne savent plus toujours très bien où sont leurs attaches. Difficile de se sentir concerné par les enjeux locaux quand on “habite quelque part sans y habiter”.
“Je suis de passage…“ A Lille 3, la plupart des étudiants viennent du Nord-Pas-de-Calais. Parfois trop loin pour rentrer chez eux tous les soirs, rarement assez pour qu’ils aient songé à s’inscrire sur les listes électorales lilloises. Le week-end, ils prennent le train et ils votent chez leurs parents. Pour les autres, la solution, c’est la procuration. A condition de ne pas oublier de la faire...
Pas très au courant
Les grandes écoles comptent beaucoup plus de déracinés. “On est un peu dans notre bulle, on n’a pas trop de recul sur la vie politique du coin”, explique Caroline, en deuxième année à l’ESC (école de commerce). “J’ai voté par procuration aux présidentielles, mais pas aux municipales Quand on n’est là que pour trois ans, on ne sent pas très concerné.” Clémentine n’a pas pu voter dimanche: sa procuration n’a pas été reçue dans son bureau de vote, à Vannes. “J’aurais pu m’inscrire ici, mais je ne connais pas trop les enjeux. Je ne pense pas rester à Lille, donc je m’en fous un peu.”
“On n’est au courant ni de ce qui se passe ici, ni de ce qui se passe chez nous”, résume Arthur.
On s’adapte
Ce n’est pas le cas Paul, en Master 1 de Droit à la Catho, aussi renseigné sur les enjeux lillois que ceux d’Epernay, sa ville d’origine. “J’ai voté là-bas car ce sont mes racines, et puis j’aimerais retourner travailler dans ma région. Pendant ces quelques années, on est dans la mobilité, alors on s’adapte.” Nicolas, en 4ème année à l’ISEN (ingénierie électronique) a franchi le cap de l’inscription à Lille depuis l’élection présidentielle. “Cela paraît logique : je vis ici, c’est une raison suffisante.” Ils sont pourtant rares, ceux qui se sentent chez eux dans la ville de leurs études. Surtout lorsque celles-ci sont plus courtes qu’un mandat municipal.
Mathilde Bellenger
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mardi 11 mars 2008
Dans le Nord, la gauche tient la vedette
La presse nationale revient sur la surprise créée par Michel François Delannoy (PS) élu au premier tour à Tourcoing. Les bons résultats de Martine Aubry installent la maire de Lille "enfin chez elle". Revue de presse.
Martine Aubry "ravive son étoile dans le Nord" (La Croix, mardi 11 mars), elle est "enfin chez elle" (Libélille.fr). Sans exception, la presse nationale parle d'un "second tour facile" pour la maire sortante de Lille.
Selon La Croix, au niveau national, "son succès lui permet de revenir en force dans le peloton des socialistes dont l'avis comptera pour les prochaines échéances", et "localement, elle a fait mentir ceux qui doutaient de son implantation locale et glosaient sur son caractère", dit "mauvais" d'après certains, pour son style autoritaire.
Dans l'édition de mardi, le quotidien consacre une colonne à la "dame des 35 heures", en revenant sur sa "figure d'étoile brillante dans la galaxie socialiste".
Du côté Sébastien Huyghe, La Croix attribue son score médiocre de 22% à "une campagne plutôt atone et un programme assez flou", ainsi qu'à une "évidente dispersion des voix."
Vanneste "déçoit les chtis"
LeMonde.fr prête plus d'attention à Tourcoing. "On attendait une surprise à Tourcoing. Mais pas celle-là : le socialiste Michel-François Delannoy, candidat de la gauche unie, a été élu dès le premier tour." Le candidat UMP, Christian Vanneste, "accueilli par des huées à son arrivée en mairie" dimanche soir, dénonce "le comportement insupportable de Nicolas Sarkozy qui déçoit les Chtis qui ont contribué à son élection."
En plus d’un récapitulatif des résultats des villes du Nord-Pas-de-Calais, l'Humanité ( mardi 11 mars) souligne les scores dans les fiefs communistes. "Le Parti communiste voit nombre de ses sortants réélus dès le premier tour" écrit l’Huma qui se félicite également des 77% d'Alain Bocquet à Amand-les-Eaux et les 65% de Bernard Debreux à Seclin.Hénin-Beaumont fait beaucoup parler, avec la présence de Marine Le Pen comme numéro 2 sur la liste FN. "La mine joyeuse qu’elle arborait cachait mal sa déception" (Le Monde, lundi le 10 mars) : 29% loin derrière 43% pour le maire sortant Gérard Dalongeville (DVG). "La vice-présidente du FN comptait sur le mécontentement des habitants, excédés par la hausse des impôts locaux notamment, ainsi que sur les divisions de la gauche. En vain." estime La Croix (mardi 11 mars). Mais selon LeFigaro.fr, "la gauche progresse, la droite résiste mieux que prévu". Sur ce site, Jean-Marie Le Pen avait affirmé dimanche discerner "un net redressement du Front national qui était annoncé comme à l'agonie par beaucoup de nos concurrents"… A Hénin, c’est raté.
Lin Yuan
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Premier tour : des élus, des candidats
Résultats à Lille :
Martine AUBRY (PS) : 46,02%
Sébastien HUYGHE (UMP) : 21,64%
Eric QUIQUET (Verts) : 11,58%
Résultats à Lomme (élections communales):
Yves DURAND (PS) : 53,58% (élu)
Résultats à Hellemmes (élections communales):
Gilles PARGNEAUX (PS) : 51,22% (élu)
Résultats à Villeneuve-d’Ascq:
Gérard CAUDRON (Divers gauche) : 42,82%
Jean-Michel STIEVENARD (PS) : 27,01%
Didier PLANCKE (UMP) : 10,74%
Résultats à Roubaix:
René VANDIERENDONCK (PRG) : 48,06%
Max-André PICK (UMP) : 19,01%
Silmane TIR (Verts) : 13,67%
Résultats à Tourcoing:
Michel-François DELANNOY : 53,58% (élu)
Résultats à Hénin-Beaumont:
Gérard DALONGEVILLE (PS) : 43,09%
Steeve BRIOIS (FN) : 28,53%
Daniel DUQUENNE (Divers gauche) : 18,64%
Elodie Raitière
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lundi 10 mars 2008
Premier tour des municipales : un vent d’abstention a soufflé sur le Nord
En moyenne, à peine plus de la moitié des électeurs se sont déplacés sur les villes de Lille, Roubaix, Tourcoing et Hénin-Beaumont pour ce premier tour des municipales. Un résultat nettement en dessous de la participation nationale, en régression de deux points par rapport au précédent scrutin (environ 65% cette année contre plus 67% en 2001). Décryptage d’une mobilisation décevante.
Lille: c’est mieux mais toujours insuffisant. Est-ce l’effet des sondages annonçant Martine Aubry largement gagnante ou le temps plutôt maussade dimanche? Toujours est-il que moins de la moitié des Lillois inscrits sur les listes électorales se sont déplacés ce 9 mars. “L’abstention interroge toujours le politique mais aussi le citoyen, c’est un manque de mobilisation”, concède Stéphane Baly, collistier Vert à Lille. La participation enregistre une légère progression par rapport à 2001 (48,83% contre 47,09% ). C’est à Lille-Moulins que l’abstention a été la plus forte (près de 60%). Les électeurs de Saint-Maurice-Pellevoisin ont été à l’inverse les plus assidus, avec une participation de près de 53%.
Le bonnet d’âne est pour Roubaix. Le bon score de René Vandierendonck (plus de 48% des suffrages) a été éclipsé par le taux d’abstention record relevé pour ce premier tour des municipales. A peine plus de 19000 Roubaisiens - sur près de 48500 inscrits - se sont rendus aux urnes ce dimanche. La participation, déjà décevante en 2001 (45%), enregistre un recul de près de six points cette année (39,5%). “Malheureusement, le grand vainqueur de ce soir, c’est l’abstention” regrette Slimane Tir, tête de liste des Verts. Il faut dire que dans certains bureaux de vote, comme à l’école mixte Lakanal ou au centre social du Pile, près des deux tiers des inscrits n’ont pas pris part au scrutin.
Michel-François Delannoy (union de la gauche) est élu à Tourcoing dès le premier tour… avec moins d’un quart des inscrits. “Jamais la gauche n’avait réussi un tel exploit à Tourcoing” s’enthousiasme le nouveau maire de la commune. Avec 53,5% des voix, la victoire au premier tour de Michel-François Delanoy sur son rival UMP Christian Vanneste est surprenante et sans appel. Mais la forte abstention en atténue sa portée. En 2001, plus de la moitié des électeurs s’étaient exprimés. Sept ans plus tard, à peine plus de quatre Tourquennois sur dix sont allés voter dimanche (près de 54% d’abstentionnistes). Jean Pierre Balduyck, le maire sortant, s’est dit d’ailleurs “inquiet” et “préoccupé” au sujet de cette faible mobilisation.
A Hénin-Beaumont, la présence de Marine Le Pen en seconde position sur la liste FN de Steeve Briois avait attiré les projecteurs sur cette commune du Pas-de-Calais. Cela n’a pas effrayé les électeurs qui se sont déplacés en masse. Le taux de participation de 2001, qui s’élevait à 64,22%, progresse de plus de trois points cette année pour atteindre 67,77%. Au contraire de Lille, Tourcoing ou Roubaix, Hénin-Beaumont est la seule des quatre villes où la participation est supérieure à la moyenne nationale (65%). Une mobilisation qui profite au maire sortant, Gérard Dalongeville (DVG) qui, avec 43% des votes, augmente son score de huit points par rapport à 2001.
Olivier Cougard
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Premier tour: Quelles conséquences pour la métropole?
La poussée à gauche au premier tour des municipales affaiblit les chances de la droite de remporter la présidence de la communauté urbaine de Lille le 18 avril. Entre les deux candidats déclarés, Martine Aubry (PS) et son adversaire Marc-Philippe Daubresse (UMP), la maire sortante de Lille apparaît en bonne position pour être élue présidente.
Réélu dans sa commune de Lambersart au premier tour avec 51%, Marc-Philippe Daubresse voit sa candidature affaiblie par la défaite de Christian Vanneste, candidat UMP à Tourcoing. L’actuel vice-président de la LMCU comptait sur Tourcoing pour faire basculer la métropole à droite, grâce aux douze voix tourquennoises du conseil communautaire.
Ce basculement est compromis : Tourcoing reste à gauche après la victoire dés le premier tour de Michel-François Delannoy (PS). Le maire de Lambersart veut relativiser la défaite: "J’ai toujours dit que Tourcoing n'est ni une condition nécessaire ni une condition suffisante pour la présidence de la communauté urbaine."
L’élection de Martine Aubry à la présidence de la métropole est-elle pour autant déjà jouée? Pas sûr. Président sortant de la LMCU, le socialiste Pierre Mauroy l'imagine déjà comme sa remplaçante: "Plus que jamais Martine Aubry, en passe d'être brillamment réélue maire de Lille, réunit toutes les conditions pour être présidente" de la communauté urbaine. Son score confortable de 46% au premier tour des municipales à Lille devrait se solder par une réélection. Et faire d’elle une présidente désignée.
Incertitudes
Reste tout de même deux inconnues. Pour qui vont voter les conseillers municipaux qui ne sont affiliés ni à gauche ni à droite? Ces conseillers sont réunis dans le groupe Lille Métropole Passions Communes, dirigé par Henri Ségard. Au nombre de 47, ces conseillers non alignés politiquement joueront fortement sur le scrutin du 18 avril. Dans la bataille, les petites communes serviront d'arbitre et Henri Ségard sera encore plus courtisé dans les semaines à venir.
A Villeneuve d'Ascq, la décision de Gérard Caudron, en ballottage favorable, pèsera aussi dans la balance. Le candidat divers gauche a déjà annoncé qu’en cas de victoire il "parlerait avec tous les deux“. Gérard Caudron devrait donc négocier chèrement le ralliement des voix des conseillers villeneuvois (neuf voix) à la candidature de Martine Aubry.“Si Aubry veut Villeneuve d'Ascq, ce ne sera pas à n'importe quel prix", a t-il déclaré.
Léa Outier
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Résultats du MoDem : "pas formidables, pas ridicules non plus"
Julien Frétel est enseignant à l'Institut d'études politiques de Lille. Spécialiste de l'UDF et du MoDem, il analyse les résultats du Mouvement démocrate à Lille et dans le reste du Nord-Pas de Calais.
Jacques Richir, le candidat du MoDem à Lille, a récolté 7,95% des voix. Surprenant ou pas ?
Je pense qu'il devait s'attendre à un score plus élevé. Il voulait peser dans la stratégie de Martine Aubry, mais elle a fait un score plus élevé que ce qu'il avait prévu. Maintenant l'enjeu pour la liste MoDem de Lille, c'est de fusionner avec la liste du parti socialiste. Stratégiquement parlant, le PS n'a pas besoin pour l'instant des voix du MoDem. Mais l'enjeu à long terme c'est d'intégrer un électorat centriste qui pourrait être utile dans l'avenir, pour les élections législatives ou régionales par exemple. La situation du MoDem à Lille est un peu la même qu'à Paris avec la candidate Marielle de Sarnez : on ne désire pas le MoDem, mais on désire un gouvernement local d'union le plus large possible, donc on intègre le MoDem.
Que pensez-vous des résultats du MoDem dans la région?
Globalement, ce sont des résultats plutôt bons. Il y a de fortes disparités selon les communes, puisqu'à Hem le MoDem ne récolte que 4,69% des voix, alors qu'à Lambersart la liste de Daniel Pouppeville remporte 18,73%. Mais la moyenne tourne autour de 7 à 9% pas seulement dans le Nord, mais aussi dans l'ensemble du pays. Pas assez pour se présenter au second tour, mais assez pour fusionner. Pour un parti aussi récent (NDLR : le MoDem a été fondé en décembre 2007) et pour une première sortie électorale, c'est plutôt pas mal. Le MoDem se pose comme la troisième force politique en France.
Pas mal par rapport à quoi ? Vous pensiez que les résultats seraient plus faibles ?
Eh bien étant donné que les municipales reposent essentiellement sur la "célébrité" du candidat au niveau local, c'est vrai qu'on pouvait douter. La plupart des candidats du MoDem ne disposent pas du même capital de notabilité que les autres partis. Pourtant beaucoup des listes MoDem dans le Nord-Pas de Calais frôlent la barre fatidique des 10% (NDLR : le seuil qui permet à une liste de se présenter au second tour). Ce ne sont pas des résultats formidables, mais pas ridicules non plus et c'est la preuve d'une certaine implantation locale.
Dans le cas du Nord-Pas de Calais, le MoDem ne fait quand même pas le coup d'éclat que les médias présageaient au niveau national...
Non, c'est sûr. Mais s'il y a eu une surenchère autour du MoDem, c'est parce que François Bayrou a fait monter la mayonnaise avant le premier tour. Au final, il y a assez peu de maires MoDem en France, mais si l'UMP et le PS en parlent autant, et si l'électorat centriste compte à ce point pour ces deux partis, c'est que le MoDem compte vraiment.
Lucile Sourdès
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