lundi 17 mars 2008

LILLE – « Cette victoire s’inscrit dans une longue histoire »


"Quelle émotion". Martine Aubry n’a pas caché sa joie. Avec 66,56% des voix, elle réalise un score historique. Elle laisse Sébastien Huyghe loin derrière avec 33,44%. La candidate socialiste conforte sa position et sa candidature à la présidence de la LMCU.


Elle brandit un bouquet de roses rouges. S’ensuit une salve d’applaudissements et de vivas. "D’abord quelle émotion…C’est un très grand bonheur pour moi. Merci à tous du fond du cœur." Dans le hall de l’Hôtel de ville, les partisans de Martine Aubry exultent. Leur candidate s’est imposée au second tour: ce sont 35 226 votants qui ont plébiscité la maire sortante lors du second tour des municipales contre 26 939 au même scrutin en 2001. Le score est "excellent." C’est le meilleur résultat obtenu par la gauche à Lille depuis Roger Salengro en 1935, comme n’a pas manqué de le rappeler Pierre Mauroy. "Cette victoire s’inscrit dans une longue histoire, voilà un siècle que Lille a des maires socialistes. On va vers un mouvement perpétuel, j’espère" s’est enthousiasmé l’ancien maire de Lille et président de la communauté urbaine de Lille (LMCU). "Ma hantise était que cette lignée soit coupée."


Une victoire à peine ternie par l’abstention

La victoire de Martine Aubry était pourtant prévisible. Elle avait rassemblé 46,02% des voix au premier tour et son alliance dans l’entre-deux tours avec les Verts et le Modem de Jacques Richir lui assurait un report de voix confortable. Seule inconnue : la participation. Elle est en baisse par rapport au premier tour. Les partisans de Sébastien Huygue comptaient sur une plus forte mobilisation. Le candidat UMP espérait même être "le grain de sable qui ferait chuter la machine." Ce soir, il ne cachait pas sa déception : seuls 44,42 % des inscrits ont glissé leur bulletin dans l’urne. "Apparemment, on n’a pas fait suffisamment pour qu’ils viennent voter" regrettait le candidat UMP qui malgré le ralliement de Brigitte Mauroy n’est pas parvenu à créer une dynamique autour de sa candidature.

Et si la fusion des listes Modem, Verts, PS avait aussi entraîné une perte des voix ? Jacques Richir n’exclut pas cette hypothèse : "Je pense que les électeurs ont cru que les choses étaient déjà jouées." Pour autant, le candidat du Modem n’estime pas avoir déstabilisé son électorat en s’alliant au Parti Socialiste : "Nous avons changé d’électorat, il n’est plus le même" affirme Jacques Richir, qui a réitéré son soutien à la candidature de Martine Aubry à la présidence de la LMCU .

« Martine présidente »

Car ce soir, tout le monde avait en tête le "troisième tour" des élections. Si la candidate n’en a pas parlé dans son discours officiel, l’enjeu de la communauté urbaine était bien présent dans la salle. "Martine présidente, Martine présidente" ont scandé les sympathisants. Quant à Pierre Mauroy, il s’est dit confiant : "à ce bonheur, s’en ajoutera bientôt un autre." Réelu la semaine dernière maire de Tourcoing, le socialiste Michel Delannoy, venu soutenir Martine Aubry, s’est félicité de "pouvoir rassembler une majorité autour [d’elle]."

Si elle est élue présidente de la communauté urbaine de Lille, Martine Aubry succédera à Pierre Mauroy. S’inclinant, "Gros Quiquin" a conclu son discours par une déclaration d’amour : " j’aime les Lillois et je les aimerai toujours."

Renée Greusard et Marine Pennetier

(photo : Nathalie Gros)

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