dimanche 16 mars 2008

Hénin-Beaumont - "La victoire de la République contre l’extrémisme"

Réélu largement, Gérard Dalongeville en profite pour régler ses comptes avec ses détracteurs. Mais il devra tout de même composer pendant six ans avec les élus du Front national qui continuent de progresser dans les urnes.


"Le premier tour l’avait annoncée, le second tour l’a confirmée." Souriant et détendu, Gérard Dalongeville, annonce face à la foule la victoire de la liste qu’il présente avec Marie-Nöelle Lienemann. "C’est une belle victoire", comme il l’affirme lui-même. Avec 51,94% des suffrages, il est le grand vainqueur d’une élection dont on disait il y a quelques mois, qu’elle pouvait donner la victoire à son opposant Steeve Briois du Front national.
Ce dernier réalise tout de même une belle performance en obtenant un score de 28,83%. C’est près de dix points de mieux qu’en 2001 et c’est surtout 1500 voix de plus dans les urnes. Steeve Briois assure donc sa place de leader de l’opposition à Hénin-Beaumont et s’installe un peu plus dans le paysage politique de la ville. Car Daniel Duquenne de l’Alliance républicaine ne recueille la confiance que de 19,23% des électeurs. Même si dans son camp on estime que le résultat n’est pas médiocre en raison de la jeunesse du mouvement, force est de constater que le vote utile a joué à plein et que l’Alliance républicaine a du mal à trouver sa place dans une élection polarisée par la menace du FN.
Gérard Dalongeville prend donc sa revanche sur deux candidats qu’il accuse d’avoir versé dans "l’anti-Dalongeville". "Ça a été la chasse à l’homme et je suis toujours debout", devant les caméras de télévision, le maire réélu garde la dent dure contre ses rivaux et en particulier contre le Front national. "Ils ont sali la commune, sali ses habitants!"

Et maintenant, que vont-ils faire?
Pour Gérard Dalongeville, l’avenir semble clément. L'élection du maire et de ses adjoints devrait être une formalité en raison des vingt-sept conseillers sur trente-cinq obtenus par la liste du rassemblement de la gauche. "Il y a déjà eu un accord sur la répartition des sièges", précise Marie-Nöelle Lienemann, excluant ainsi tout revirement de dernière minute. De son côté, la députée européenne répète qu’elle a toujours dit qu’elle resterait à Hénin-Beaumont, "pour reconstruire la gauche, pour être première adjointe et aider au développement" d
e la ville.
À l’extrême droite, l’avenir héninois de Marine Le Pen est en revanche en ques
tion. Elle peut sans doute regretter de n’avoir remporté une élection qui devait signer la reconquête municipale du Front national. L’interrogation principale la concernant est de savoir si elle se contentera de faire partie des cinq conseillers du Front national à Hénin-Beaumont. Si elle a toujours affirmé qu’elle resterait à Hénin-Beaumont quoi qu’il arrive, ses vues sur la direction nationale du FN pourraient la distraire de son rôle de conseillère municipale d’opposition.

Paul Sanfourche

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