dimanche 16 mars 2008

Hénin-Beaumont – Gérard Dalongeville : Envers et contre tous

Dans une campagne tendue, marquée par les accusations et la menace du Front national, Gérard Dalongeville a réussi à conserver la mairie d’Hénin-Beaumont. Retour sur un itinéraire acquis de hautes luttes politiques.


Il est passé par tous les sobriquets : "Brutus", " monsieur 85% " … La carrière politique de Gérard Dalongeville est loin d’avoir été de tout repos. Premières vagues d’abord dans son propre camp, quand il décide en 2001 de se présenter contre le maire de l’époque Pierre Darchicourt. Alors directeur de cabinet du maire en place, il brave les consignes du parti socialiste, qui l’excluera pour cette fronde.
Une fois élu, Gérard Dalongeville ne goûte pas longtemps la paix du vainqueur.
Quelques semaines plus tard, il perd le soutien des Verts, qui rejoignent le camp de l’opposition au conseil municipal. Les mains liées par la dette colossale de la ville, il est contraint de prendre une décision hautement impopulaire : augmenter de 85% les impôts locaux… Le front de l’équipe municipale commence alors doucement de se fissurer. Les "déçus" de Dalongeville rejoignent les "revanchards" du camp Darchicourt et la menace d’un front "anti-Dalongeville" s’ajoute à celle du Front, national, autour de Steeve Briois.

Au dessus de la mêlée
Mais Gérard Dalongeville ne cède rien et défend bec et ongles son bilan de maire. L’implantation d’Ikéa, la création d’une crèche, la réfection de l’école Léon Blum. Il reste étrangement serein dans un climat pourtant de plus en plus délétère . Il balaie d’une formule les tirs de barrage qui l’accablent: "Vous savez, l’opposition stérile, les ennemis d’Hénin-Beaumont, leur seul objectif est de nuire à la municipalité et à l’image de la ville", confiait-il à la Voix du Nord il y a quelques mois. Bégayante au début, sa campagne s’est déroulée sur une pente ascendante. Dès le soutien de Marie-Nöelle Lienemann obtenu et après avoir reçu les visites de courtoisie des responsables socialistes comme François Hollande, la victoire ne semblait plus lui échapper. Pourtant, ses opposants ne cesseront de l’attaquer. Daniel Duquenne, l’ancien collègue de mairie, Steeve Briois et Marine Le Pen redoublent leurs efforts pour discréditer le maire sortant.

C’est peut-être cette image du chêne bravant la tempête, de l’homme au-dessus de la mêlée et des turpitudes politiques que les habitants d’Hénin-Beaumont ont plébiscité lors de ces élections municipales. Gérard Dalongeville a en tout cas décroché son ticket pour six années supplémentaires de mandat.

Paul Sanfourche

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