Sans surprise, René Vandierendonck a signé pour un troisième mandat ce soir. Avec 55,43% des voix, il devance Max-André Pick et Slimane Tir. Mais, avec une abstention massive de presque 60%, Roubaix est encore le mauvais élève de la métropole. Et la victoire est sans éclat.
10 446 voix: c'est le score obtenu par René Vandierendonck ce soir à Roubaix. Un inscrit sur cinq. Un habitant sur dix. Un score très faible, compte tenu de la petite participation des Roubaisiens. "La désaffiliation civique est le reflet de la désaffiliation sociale", interprète René Vandierendonck, qui pense que les habitants des quartiers difficiles de la ville n' espèrent plus rien des urnes. "C'est la première fois qu'un conseil sortant fait appel à autant de nouveaux élus et tout Roubaix est appelé à participer." Tête de liste d'une coalition de centre-gauche, René Vandierendonck a souhaité faire taire les sifflets de l'hôtel de ville, et les cris au nom du candidat des Verts qui résonnaient dans le bâtiment: " Nous avons refusé les marchandages entre les deux tours et nous avons proposé une liste clairement à gauche. Nous resterons solidaires pendant toute la durée du mandat (...)Je suis très content que Slimane Tir soit dans l'opposition. Il a refusé l'alliance. L'écologie aura toute la place dans notre programme car M. Tir n'a pas le monopole du développement durable et de la discrimination."
En effet, la surprise est venue des Verts. Malgré le refus d'alliance entre les deux tours, le candidat Ouvertement à gauche tire son épingle du jeu. Cinq points de plus qu'au premier tour soit presque 900 voix. Le report des voix de la LCR et le porte à porte vigoureux de la dernière ligne droite ont fonctionné. Avec 18,56% des voix, Slimane Tir passe de la majorité à l'opposition. Un rôle qui lui convient: "Je suis serein: quand les décisions seront prises à l'encontre des Roubaisiens, nous le dirons. J'ai fait une alliance en 2001 pour faire en sorte que la ville reste à gauche. Mais le contrat n'a pas été respecté par René Vandierendonck qui a fait alliance avec Arnaud Vespieren (ancien candidat UDF à la mairie)(...) Cette ville doit maintenant se mettre au service de tous les Roubaisiens. Cela fait 25 ans que René Vandierendonck est au pouvoir et 83% des Roubaisiens n'ont pas voté pour lui. C'est une ardente obligation de répondre à la souffrance des Roubaisiens, à leur besoin de changement et d'améliorer leur vie de tous les jours."
Pour Max-André Pick, le candidat UMP, pas de suspense: "Sans votants supplémentaires, c'était impossible. Il fallait 50% de votants en plus pour talonner la mairie. Pour les trois listes, ce n'est pas brillant, l'abstention est massive.(...)Slimane Tir a fait une très bonne campagne, je le félicite. Je ne pensais pas qu'il pourrait avoir un meilleur score qu'au premier tour." Fataliste, Max-André Pick récupère tout de même sept sièges au Conseil municipal et garde sa place à la communauté urbaine de Lille. Après un report des voix frontistes sur son score, la tête de la liste Rassemblement citoyen, qui a réalisé 26,52% des voix, a été félicité pour ne pas avoir appelé au vote des électeurs d'extrême droite: "Il mérite ses galons de démocrate" a déclaré Slimane Tir.
Julie Rosselin
dimanche 16 mars 2008
Roubaix - Une victoire attendue mais ternie par l'abstentionnisme
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