vendredi 14 mars 2008

Lille - Tout ce boulot... diaporama


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Lille - Quand Ariane protège Marianne

“Techniquement, on est rodé”, assure Ariane Capon. L'adjointe au maire, déléguée aux élections, n'a pas de craintes particulières à l'approche de la soirée électorale. Tout est prévu pour le bon déroulement du scrutin dimanche. Malgré quelques réticences vis-à-vis de l’informatique.


L'imprévu n'est jamais très loin lors des soirées électorales. “En 2001, on a eu un problème de câble informatique. Il nous a fallu une petite heure pour comprendre d’où venait la panne et la réparer.” Pour parer à l'inattendu, tout doit être organisé dès le stade du bureau de vote.

“Avec le cumul municipales et cantonales, ce sont pas moins de 138 bureaux de vote qui seront ouverts aux citoyens lillois, lommois et hellemmois.” Et pour chaque bureau, appel est lancé aux bénévoles. Objectif légal minimal : un président et deux assesseurs par bureau. Les militants répondent en partie présent. Pour le reste, ce sont les employés municipaux, payés en heures supplémentaires, qui forment le gros de la troupe. Cette année, la mairie de Lille enverra 340 personnes sur le terrain.

Les personnels une fois désignés, il faut encore les briefer. “Une réunion de formation est organisée pour les présidents de bureaux de vote. Ils peuvent être confrontés à toutes sortes de problèmes.” Quelques exemple divers et variés. Une carte d’identité, même périmée, suffit pour aller voter. Une femme, voilée, peut venir voter dans la mesure où elle ne cache pas son visage. Si une personne handicapée ne peut franchir les portes du bureau, l’urne doit lui être apportée... “ L’important, c’est que les gens aient envie de voter. Cela suppose une certaine souplesse.”

Des bougies pour chaque bureau
Et si une solution n’est pas trouvée par le président de bureau, cinq référents municipaux, en tournée dans leur zone, sont chargés de superviser la bonne tenue des élections. De même, un policier est dévolu à chaque secteur. Présidente d'un bureau de vote pendant 25 ans, Ariane Capon n’a jamais vu quelqu’un tenter de voler une urne. “Par contre, il est déjà arrivé qu’une bagarre éclate au cours d’un dépouillement. Il y avait deux raisons à cela : un conflit personnel et la boisson.” Des boissons alcoolisées bien entendu interdites dans le bureau.

Même la panne d’électricité est devancée. “Des bougies sont prévues. Elles sont envoyés avec les deux clés des urnes.” Deux clés qui, utilisées simultanément, permettent d’accéder aux bulletins pour le décompte. “Une clé est pour le président, une pour un assesseur de l’opposition.” Ce qui a posé un léger problème lorsqu'une fois, l’assesseur était absent à la clôture des votes. “C’est la police qui est allée le réquisitionner.”

En fin de journée, un procès-verbal est dressé par le président et ses assesseurs. Il répertorie les incidents rencontrés dans la journée. “Tout n’est pas conflictuel. Par exemple, lorsqu’une enveloppe est glissée dans l’urne par erreur, les représentants des différentes parties peuvent se mettre d’accord pour retirer une enveloppe, au hasard.”

“Tant que je suis là, on utilise toujours les tableaux d’affichage manuel”
Le secrétaire de chaque bureau communique ses résultats à la mairie de Lille, où dix personnes les collectent par téléphone. Tout est validé seulement à partir de la réception par les employés dans la salle des résultats. Et tout est écrit sur papier avant d’être entré dans l’ordinateur. Car Ariane Capon n’estime pas encore venu le temps de l’informatique infaillible.

“Tant que je suis là, on utilise toujours les tableaux d’affichage manuel. En plus de la projection informatique. Certains disent que je suis archaïque. En même temps, ça permet de laisser les résultats exposés entre les deux tours.”
Reste que l’adjointe au maire ne figure pas sur la liste PS cette année, et devra donc laisser à d’autres le soin de s’occuper du bon déroulement des soirées électorales.

Joseph Bancaud

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Lille - Beaucoup de boulot... pour pas grand chose


Le coeur de Sébastien Huyghe, la rose du parti socialiste... On les voit tous les jours, placardés à chaque coin de rues. Les affiches des candidats aux élections municipales font partie du quotidien des Lillois. Ignorées - ou tout juste remarquées - par la plupart des passants, on se demande un peu à quoi elles servent. Pourtant, derrière ces affiches, il y a des militants et une pseudo "guerre du collage" entre partis politiques. (voir le diaporama)



Prenons François-Xavier par exemple. C'est le "super-colleur" de Martine Aubry. Au volant de sa voiture, il patrouille tous les jours du matin au soir dans les rues lilloises pour vérifier que les affiches à l'effigie de la candidate socialiste restent intactes. Les militants des sections de quartier l'appellent quand ils remarquent qu'une affiche a été dégradée. "S'il y a la moindre petite déchirure, le moindre graffiti, je recolle", assure François-Xavier. Il quadrille l'ensemble de la ville - presque - à lui tout seul. Parfois la nuit et souvent sous la pluie: la vie d'un militant-colleur d'affiches n'est pas de tout repos.

Dans le camp adverse, on confirme: "On colle souvent la nuit, et parfois on se retrouve face à des jeunes du quartier qui "gardent" les panneaux d'affichage et nous empêchent de coller nos affiches", explique Etienne, 23 ans, militant à l'UMP. Pas facile donc, d'être militant-colleur d'affiches. François-Xavier admet que "le collage n'attire pas vraiment les jeunes militants. C'est une tâche assez ingrate, mais nécessaire".

Nécessaire... à quel point ? Rapidement déchirées, r ecouvertes par d'autres et largement ignorées par les passants, les affiches sont plus là pour décorer que pour mobiliser. Etienne considère en effet qu'elles ne sont pas très efficaces: "Elles ne servent pas à grand chose, mais quand elles ne sont pas là, les électeurs de l'UMP se plaignent!"

Pour François-Xavier, les affiches ne sont pas inutiles. Elles visent moins à toucher les électeurs qu'à affirmer la présence d'un parti face aux adversaires: "C'est histoire de montrer qu'on est là. Quand on colle une affiche, ils en collent une, quand on en colle deux, ils en collent deux aussi. On surenchérit tout le temps, c'est un peu un rapport de force."

Mais dans cette guerre des affiches, François-Xavier a plus peur de la pluie, qui abîme les affiches et les fragilise, que des militants UMP: "Je n'ai jamais, mais vraiment jamais, vu un colleur de l'UMP!"
Interprétation de Soufyane, du parti socialiste: l'UMP aurait un temps fait appel à une société privée pour coller leurs affiches:


Une hypothèse qui soulève l'indignation d'Etienne (UMP) :


Autre menace, en-dehors de la pluie et des rumeurs: les jeunes. "C'est souvent près des écoles que les affiches sont abîmées. Il faut que je recolle parce que les enfants ont dessiné des moustaches à Martine Aubry."

Lucile Sourdès et Nathalie Gros (et Audrey Morellato)

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Villeneuve d'Ascq - Le débat

Jean-Michel Stievenard, Gérard Caudron et Didier Plancke débattent sur C9 à 18 h. Récit d'une rencontre.

18h10: Didier Plancke se présente comme le “seul homme d'opposition” face à deux hommes de gauche.

18h12: Gérard Caudron qualifie le grand stade de “projet pharaonique”. S'y opposera-t-il? “Je ne jouerai pas les Asterix gaulois face à la métropole.

18h20: Gérard Caudron interrompt constamment ses deux concurrents. Didier Plancke rétorque: “Je croyais que vous aviez changé mais vous monopolisez toujours autant la parole.”

18h30: Didier Plancke, enseignant du secondaire, n'a pas les moyens financiers, d'acquérir un logemement à Villeneuve d'Ascq. En débat: le manque de logements sociaux et la faible mobilité des Villeneuvois. “On ne va pas quand-même pas les chasser de chez eux!”, réplique Gérard Caudron.

18h40: Gérard Caudron s'emballe sur les crèches: Il manque des places! Il y avait 9 mois d'attente il y a 7 ans. Aujourd'hui, ce sont 16 à 17 mois d'attente!” Jean-Michel Stievenard le contredit. Vous voyez qu'il ne me laisse pas parler non plus!", conteste Gérard Caudron. Didier Plancke intervient. “ C'est pas un combat de coqs, Monsieur Plancke. C'est un désaccord sur les chiffres."

18h45: Le journaliste annonce la fin du débat. Gérard Caudron relance : "Un débat qui était prévu il y a trois semaines.” Une manière de prendre l'avantage sur Jean-Michel Stievenard, qui l'avait accusé de refuser cet échange télévisé. Et d'avoir le dernier mot.

Julie Albet

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D'un tour à l'autre


Deux jours avant le deuxième tour des municipales, Pierre Mathiot, directeur de l'Institut d'études politiques de Lille, analyse quelques particularités de la métropole lilloise.




Lille: Martine Aubry a-t-elle vraiment besoin des voix du MoDem?
Pour le deuxième tour, non. Mais on sait bien qu'il y aura le troisième tour, celui de LMCU. Elle a besoin des voix du MoDem pour sécuriser son siège dans la communauté urbaine. Quant au MoDem, il a besoin d'être dans les équipes municipales. A Lille, les centristes qui étaient plus près de François Bayrou ont évolué vers Martine Aubry.

Roubaix: Existe-t-il un vote communautariste des Musulmans?
Je pense qu'ils ont voté plutôt pour Slimane Tir. À savoir que Roubaix est la première ville de France à majorité musulmane, 50% des habitants sont musulmans. Ça peut être un vote communautariste. Mais lors du premier tour, le taux de participation à Roubaix est de 40%, c'est-à-dire qu'une partie des votes musulmans es
t allée au maire sortant. Mais on n'a pas de donnée précise là-dessus.

Pourquoi une si faible participation?
Plus de population pauvre, moins de votes. La preuve à Lille : Moulins et le Faubourg de Béthune sont les deux quartiers où le taux d'abstention est plus élevé. Plus les communes sont petites, plus on vote, plus on est urbain, moins on vote. Parce que dans les grandes villes, le maire perd de sa visibilité. Cette difficulté s'accentue notamment dans les quartiers les plus populaires. Il y a des gens auxquels la politique échappe complètement. Pour eux, la politique est trop compliquée, surtout avec les fusions et, par exemple, le centre qui penche tantôt vers la gauche tantôt vers la droite.

Pourquoi une présence plus forte du FN dans le Nord-Pas-de-Calais par rapport au reste du pays?
Frontière, population immigrée, chômage... Un cumul des ces éléments fait du Nord-Pas-de-Calais une région où le FN est plus fort. L'autre région où le FN est très implanté est l'Alsace, aussi région frontalière.

Lin Yuan

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Roubaix - Les candidats ne veulent pas du Grand stade

L’information fait la Une de Nord Eclair ce vendredi 14 mars. Les trois candidats en lice au second tour à Roubaix partagent au moins un point commun : ils sont contre le Grand stade.

Ils s’affronteront dimanche prochain à Roubaix. Mais René Vandierendonck (maire sortant PS), Slimane Tir (Vert) et Max-André Pick (UMP) tombent d’accord sur un point : pour eux, le Grand stade, c’est non. "Scandaleux", "inacceptable" les qualificatifs à l’encontre du projet sont explicites. Les trois candidats dénoncent surtout le coût du Grand stade : près de 700 millions d’euros. « Si on met cette somme dans ce projet, ça se fera au détriment des priorités telles que l’emploi ou le logement » a indiqué René Vandierendonck à Nord Eclair. Une opposition unanime qui cache un autre enjeu : la place accordée à Roubaix dans les futurs aménagements de la métropole. Les prochaines discussions au sein de la communauté urbaine promettent d’être vives.

Olivier Cougard

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Villeneuve d'Ascq - Conflit Caudron/Stievenard concernant le quartier de la Haute Borne

C'est l'un des principaux reproches de Gérard Caudron au maire sortant: les nouveaux logements de la Haute Borne appartiennent à des bailleurs privés.


Choisis après un concours organisé par la mairie, plusieurs promoteurs immobiliers ont acheté les terrains municipaux. Ils construisent, depuis la fin de l'année 2004, maisons individuelles et immeubles. Plus de 400 logements devraient être construits. Gérard Caudron reproche au maire de Villeneuve d'Ascq d'avoir "cédé devant l’appétit des promoteurs immobiliers".

Jean-Michel Stievenard défend son projet. "Nous avons imposé aux promoteurs de rendre certains logements accessibles à 125 000 euros seulement", explique Marjolaine Pierrat-Feraille, directrice de cabinet.

C'est le cas d'Abdu, qui ne trouve rien à redire au projet, "quand tout sera fini, ce sera vraiment bien". Il a acheté l'an dernier, une maison dans le quartier de la Haute Borne : 125 000 euros pour 75m2 habitables, un petit jardin et deux places de parking. Pour le même prix, à Lille, on peut acheter un appartement de 38m2 dans le quartier Gambetta.
Du côté des promoteurs immobiliers, on est aussi plutôt content. Le chef de chantier de la Sedaf se charge aussi de faire visiter la maison-témoin: "ça marche plutôt bien. On a beaucoup de visites".


Anne Cantener

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Enchantements et désillusions de campagne

J-2, les municipales touchent à leur fin. En attendant le résultat final, des militants livrent leurs impressions sur cette période riche d’espoirs, de réjouissances et de déceptions.

Stéphane Baly, candidat Vert à Lille au premier tour:
Les plus: "J’ai beaucoup aimé les débats publics organisés entre septembre et décembre, ils nous ont permis d’enrichir notre projet. Les derniers moments de campagne ont été très intenses : nous sommes parvenus à distribuer 75 000 exemplaires de nos propositions en organisant des distributions dans les quartiers plusieurs fois par jour. Notre site Internet et notre blog ont eu beaucoup de succès avec 300 à 400 connexions par jour."

Les moins: "Nous avons commencé notre campagne très tôt, en dévoilant notre projet et des adversaires l’ont repris sans nous citer. Ensuite, la campagne ne s’est pas faite autour de la communauté urbaine, alors qu’elle régit la vie quotidienne des Lillois. Martine Aubry va présenter son projet pour la communauté lundi, nous aurions préféré qu’elle le fasse avant. Enfin j’ai du mal à accepter de devoir faire liste commune avec le MoDem au deuxième tour."

Nathalie Hubert, candidate Lutte Ouvrière sur la liste d’Union de la gauche à Liévin:
Les plus: "Je suis contente que nous ayons réussi à présenter une liste d’union de la gauche avec les socialistes, les communistes, les républicains et les radicaux dès le premier tour. Nous avons réussi à être solidaires tout en conservant notre liberté de parole et de critique. La réunion publique du jeudi soir qui a précédé le premier scrutin a été un grand moment d’enthousiasme, où chaque représentant politique a pu s’exprimer. Et le soir du premier tour a été un moment fort puisque nous l’avons emporté [avec 74% des voix]."

Les moins: "Je n’ai aucun regret. Lutte ouvrière a mené la politique qu’il fallait, en étant solidaire avec la gauche dès le début."

Nicolas Le Neindre, candidat sur la liste UMP à Lille:
Les plus: "Je me suis investi tôt aux côtés du candidat UMP puisque j’ai participé à des animations sur la braderie de Lille en septembre. Brigitte Mauroy a fait une entrée remarquée dans cette campagne. J’ai apprécié les rencontres avec les Lillois aux côtés de Sébastien Huyghe."

Les moins: "Je n’ai rien à gagner ni à perdre dans cette élection puisque je suis 47ème sur la liste, mais je n’est jamais content d’arriver deuxième. Nous avons commencé la campagne tard, et nous avions affaire à une adversaire de taille. En plus, nous étions seuls contre trois partis qui depuis le début avaient prévu de se rassembler au second tour. Je trouve vraiment dommage que Martine Aubry ait refusé le débat entre les deux tours, alors que des candidats PS et UMP se sont rencontrés dans d’autres grandes villes. Je trouve l’alliance PS-MoDem écœurante, c’est un calcul politique pour les élections de la communauté urbaine, ces copinages politiques sont insupportables. Enfin la faible participation traduit un manque d’engouement, et n’est pas une franche victoire pour Martine Aubry. De notre côté, on a peut-être pas assez réussi à donner aux Lillois l’espoir que les choses peuvent réellement changer."

Hugo Vandamme, candidat communiste sur la liste Aubry à Lille:
Les plus: "C’était la première fois que je me présentais à une élection. J’ai eu l’occasion de rencontrer des élus sortants socialistes qui étaient mes colistiers et de discuter de ce qui peut nous réunir, ou nous diviser. J’ai été un peu gêné de faire du porte à porte, ça faisait un peu "course aux votes" juste avant les élections. Mais j’ai pris goût à cette manière de rencontrer les gens et j’aimerais le refaire en dehors des périodes électorales. Mais les discussions que j’ai eu avec les habitants de mon quartier à Saint-Maurice ont été particulièrement intéressantes en cette période électorale car les municipales créent une réelle émulation au sein de la population : les questions sont plus nombreuses et plus pertinentes, notamment sur le handicap et l’accès au sport."

Les moins: "Le taux d’abstention. On a tendance à s’y habituer mais c’est un vrai problème : un peu moins d’un habitant sur deux s’est déplacé dimanche dernier, et c’est encore plus si on compte les non inscrits. Je pense que ça traduit une déception du politique en général dont nous devons tous tirer la leçon, y compris moi, qui suis militant depuis des années. Mon autre grosse déception c’est la liste au second tour : ça me gêne profondément d’intégrer le MoDem. Le curseur du compromis sera nettement plus à droite et nous, communistes, avons eu l’impression d’être pris en otage par la majorité socialiste. Je m’interroge sérieusement sur la gauche d’aujourd’hui : je comprends que l’on aie besoin de faire des compromis, mais la gauche a un combat politique spécifique à mener."

Propos recueillis par Elodie Raitière

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Dépenses électorales : l'Etat ne rembourse que les " +5% "

Pour les candidats ayant obtenu au moins 5% des suffrages à un des deux tours du scrutin, l'Etat prévoit deux types de remboursement :
- le remboursement des dépenses de propagande : affiches, tracts et professions de foi…
- un remboursement forfaitaire des dépenses de campagne en fonction du nombre d'habitants de la circonscription d'élection

Plus d'infos sur le mémento à l'usage des candidats aux municipales, voir le site elunet.org
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Lille - L'abstentionniste convaincu

Julien n’a voté qu’une seule fois dans sa vie. C'était aux élections européennes de 2004, "pour essayer". Depuis, il s’abstient. Mais pas par paresse ou désintérêt, au contraire, le jeune homme ne croit pas à la démocratie représentative.

C’est un grand gaill
ard, pas vraiment une dégaine d’anar. Pourtant, Julien, 22 ans, est syndiqué à la Confédération nationale du travail (CNT) depuis le début de l’année. Par principe, il ne vote pas. "Je ne participe pas à la politique juste le jour du vote. La politique c’est un mode de vie, au quotidien. Il faut se tenir au courant des textes de lois. Parfois je pense que je suis même plus au courant de ce qui se prépare que les gens qui vont voter", explique Julien, étudiant en master d'économie à Lille III.

"La politique, c’est pas que pour les experts", ajoute le jeune homme, issu d’une famille croyante et plutôt à droite, voire à l’extrême droite. "Je fais chier mon père avec ça, je le traite de facho, mais c’est vrai, ils sont fermés d’esprit mes parents. Ils ne comprennent pas pourquoi je ne fais pas comme tout le monde."

"Ma carte électorale prend la poussière."

Sportif, son rêve après un bac économique, c’était d’entrer dans l’armée pour devenir sous-officier. "Je voulais sauver le monde, aider les gens." Après quelques stages de préparation, il a déchanté. "Finalement, quand ils ont dit oui, j’ai dit non." Trop de hiérarchie, trop de discipline.

Depuis, il a découvert Marx, "super autoritaire quand même", et Proudhon, "déjà mieux", au fil de sa licence à Dunkerque. Et les idées anarchistes ont pris de plus en plus de place dans sa vie. "En deuxième année, on avait fondé une petite Fédération anarchiste à Dunkerque, puis j’ai décidé de venir à Lille parce qu’il y a la CNT."

Ce qui lui pose problème, c’est la représentativité. "Une fois que tu entends A voté, c’est comme si tu avais perdu tout pouvoir politique, c’est pour ça que ma carte électorale prend la poussière chez moi."

Les municipales à Lille, ça le fait "bien rire, avec le grand jeu des alliances". Pour lui, "c'est se moquer des électeurs". C'est sûr, Julien ne fera pas partie "du marché politique des électeurs-consommateurs", ceux qu'on cherche à séduire à coups de "programmes qui ressemblent à des publicités".


Hélaï Hosseini

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Les " -5% " passent à la caisse

Les "petits" candidats doivent souvent financer leur candidature aux municipales sur leurs fonds personnels. Un pari osé qui nécessite un minimum de prévoyance.

Le chouchou des télés ces dernières semaines s'appelle Jean-Marc Restoux. Ancien sans domicile fixe -il a vécu dans la rue pendant 30 ans-, il était candidat dans le 6ème arrondissement de Paris.




Sa campagne lui a coûté 1800 euros, apportés par un prêt de sa colistière. Même avec l'honorable score de 3,79% des suffrages exprimés (577 voix), il ne sera pas remboursé. Pour cela, il faut dépasser les 5% . Comment rentrer dans ses frais alors ? "Bah, j'attends des dons, s'exclame-t-il sur France 2, avec mon petit RMI j'aurai du mal à rembourser".

A Lille, pas de SDF à l'assaut du beffroi mais un SPF (sans parti fixe). Etienne Forest, dissident MoDem, indique qu'il a dû avancer 25 000 euros de sa poche (642 voix). "J'assume, j'ai vendu quelques-unes de mes actions-titres pour garantir mon prêt." Philosophe, il relativise : "ça aurait pu être pire, j'aurais pu vendre après le krach !" La banqueroute évitée, les factures restent. "Du coup, je suis retourné au boulot."

Les voies de l'alchimie électorale sont impénétrables. Etienne Forest aura déboursé 38 euros et 90 centimes pour chaque voix obtenue. Alors que les électeurs de Jean-Marc Restoux ne coûtent qu'un peu plus de 3 euros "pièce".

Pour ne pas finir sur la paille après le scrutin, mieux vaut prévoir le coup. A Lomme, Luc Pecharman, candidat de la droite nationale et identitaire "Lomme identité" a financé personnellement sa campagne. "Bien sûr, on aurait préféré pouvoir être remboursé, mais on était conscient du risque." Conseiller de banque, il n'a jamais cessé de travailler et a mené une campagne a minima. "On peut mener une campagne communale sans chercher bien loin, celle-ci nous coûtera environ 4 000 euros."

Marc Delgrange, tête de la liste "Résister et construire à gauche" à Villeneuve d'Ascq est prêt, lui aussi, à mettre la main à la poche. "Depuis quelques mois, je mets mes indémnités d'élu communautaire de côté. Soit près de 4000 euros en tout." Pour financer une campagne qu'il évalue à près de 6 000 euros, il peut compter sur le soutien de la section locale du PC et de la LCR. "On va également lancer une souscription auprès des militants. On n'est pas trop inquiet pour le financement."


Pierre-François Decourcelle et Amélie Tulet, avec des deuz

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Lille - Enseignement privé : les vieilles querelles ressurgissent

Une polémique refait surface entre l’UMP et le PS. En cause : le financement des écoles privées que la droite juge inégal comparé à celui des écoles publiques.


A la sortie des écoles, la semaine dernière, un tract un peu spécial était distribué aux parents. Une lettre ouverte de Philippe Duez, colistier de Sébastien Huyghe (UMP), dénonçant l’inégalité de traitement entre écoliers du privé et du public.

"Ce qui est versé à un écolier du privé est inférieur de 300 euros", accuse le chef du Nouveau Centre, soit une perte de 35% par rapport aux "877 euros reversés aux établissements publics pour chaque élève". Selon lui, la mairie devrait la somme de 8, 6 millions d’euros pour la seule période 1998-2002. "A titre d’exemple, pour la plus petite école privée de Lille, Notre Dame d’Annay (157 élèves), le manque à gagner s’élève à 204 000 euros."

Autre son de cloche à la mairie: "Je vous confirme que chaque élève du privé a la même chose", nous a déclaré François Genu, directeur général adjoint délégué à l’éducation. Pour lui, le débat porte plutôt sur la méthode de calcul. "On ne refuse pas de donner le même forfait, on donne le même, mais (Philippe Duez) semble s’opposer au mode de calcul."

La loi prévoit que les établissements privés reçoivent un forfait d’externat pour chaque écolier. Ce forfait est calculé en fonction de ce que les écoles primaires publiques dépensent pour les élèves. "On aboutit à une somme qu’on divise par 3620 qui est le nombre d’élèves à Lille. On a le coût d’un élève du public", explique François Genu. Ce coût correspond au forfait d’externat qui sera versé aux écoles privées. Pour lui, la procédure est "bonne, scrupuleusement calculée et juste dans son principe".

Chaque camp reste sur sa position. Des actions judiciaires sont en cours.

Marine Pennetier et Pauline Froissart

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Lille - Le centre-gauche : un laboratoire national ?

Du rouge à l’orange, en passant par le vert et le rose. Martine Aubry a choisi de s’assurer le soutien du MoDem dans la perspective d’un troisième tour dans la métropole lilloise : l’élection du président de la communauté urbaine (LMCU). A-t-elle dans la tête de donner à son expérience une portée nationale?

"Elle hésite. Elle sait que la plupart des militants s’opposent au rapprochement avec le Centre, mais aussi que pour reformer le Parti Socialiste il faut passer par l’extérieur. Paradoxalement, elle fait ce que sa rivale Ségolène Royal a appuyé dès les présidentielles en 2007." Pierre Mathiot, directeur de l’IEP de Lille, définit Lille comme "un laboratoire" et ne cache pas que ce ralliement pourrait avoir des conséquences à long terme au niveau national.

Où va le MoDem ?
A Lille, mais aussi à Marseille et dans d’autres villes, le MoDem a le plus souvent fusionné avec la gauche. Dans le même temps, le parti de François Bayrou, a rejoint l’UMP à Toulouse et Colombes. Il a joué partout des alliances à la carte selon les villes. "Le MoDem ne peut pas tenir comme ça longtemps. Pour ne pas disparaître, explique Pierre Mathiot, ce parti devra forcément choisir un camp."

Nicolas Sarkozy est l’adversaire commun du PS et du MoDem. Le Nouveau Centre s’est avéré l’aile la plus à droite du vieil UDF. Deux scénarios pourraient donc s’envisager : une nouvelle explosion au centre, ou un ralliement définitif à gauche.

Et le PS ?
Le Parti Socialiste, parti assez conservateur dont deux tiers des militants sont des élus, est-il prêt à cette transformation "à l’italienne" ? Pierre Mathiot ne l’exclut pas : "Il est vrai que la France commence à suivre l’Europe et se tourne vers le centre. C’est aux grandes personnalités au sein du PS d’aménager les réformes nécessaires."

Martine Aubry, pourrait donc profiter de cette fusion avec le MoDem pour monter sur la scène des personnalités novatrices dont le PS a besoin. Quitte à se rapprocher de la stratégie de Ségolène Royal? Pourquoi pas, si l’intérêt national l’emporte sur les antipathies personnelles…

Nicola Accardo

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Dans les coulisses de "Tout sur mon maire"

Qui se cache derrière Tout sur mon maire? Nous avons balladé notre caméra dans les coulisses du blog, pour vous montrer les petites mains qui y travaillent quotidiennement. Voici tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Tout sur mon maire...



Un reportage de Paul Sanfourche et Diane Desobeau

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Lille – Coups de peinture pour essuyer les plâtres de la politique urbaine

De grands projets de rénovation urbaine sont en cours de réalisation à Lille, que ce soit à Fives, Moulins ou à Lille-Sud. Pourtant, l’avenir de ces projets dépend du résultat du second tour des élections municipales.

Alors que le programme de l’UMP présente de graves lacunes en matière de logement, le thème de la rénovation urbaine est un des thèmes favoris de Martine Aubry : "Le logement a toujours fait partie de nos priorités", affirme Marie-Christine Staniec-Wavrant, 19e adjointe de Martine Aubry et déléguée à l’Action sociale liée au logement. "Mais maintenant, c’est devenu notre préoccupation numéro un".

Un programme ambitieux
Lille possède beaucoup de logements sociaux : 30% de son parc immobilier entre dans cette catégorie. L’objectif pour le PS lors du prochain mandat est de construire 10 000 logements dont 3 000 logements sociaux. Un des principaux axes de cette politique sera de favoriser une mixité sociale.

Cependant, cette volonté de la mairie risque de ne pas suffire face à l’ampleur des besoins. "Il y a 50 000 demandes de logements par an", affirme Philippe Deltombe, président du Droit au logement (DAL) à Lille. "Nous sommes circonspect de la politique du renouvellement urbain de la ville. On déplace des populations pour détruire et reconstruire après".

Cette approche de l’urbanisme laisse en effet de nombreux acteurs du logement dubitatifs. "Le concept de ‘’Ville renouvelée’’ et la création de logements sociaux, c’est de la pommade", confie un expert du logement à la communauté urbaine de façon anonyme. "Au lieu de redynamiser un quartier défavorisé, on lance de grands projets, on démolit et on reloge des familles plus loin, afin de construire des immeubles plus beaux et de casser des réseaux de délinquance", explique-t-il. "Si tu habites tout au sud de Lille-Sud par exemple, tu ne peux rien atteindre facilement", ajoute-t-il. Or, rien ne semble être fait pour améliorer l’infrastructure de ces quartiers ou leur situation économique.

80 % de la population en droit de demander un logement social
Les demandeurs de logement sont dans un vrai "marasme". La moyenne d’attente pour obtenir un logement social est de cinq ans. Certaines personnes attendent plus de dix-huit ans pour voir le dossier aboutir.

Du côté du DAL, on tempère la grogne. La politique de rénovation urbaine "peut valoir le coup": "On doit reconnaître une certaine réussite à l’ambition de Martine Aubry de faire de la mixité sociale." Pour le président de l’antenne lilloise de l’association, l’inquiétude est autre. "Les loyers augmentent. Cela devient un vrai problème pour les populations les plus défavorisées qui touchent le SMIC ou le RMI car leur loyer constitue alors la majeure partie de leur revenu. De fait, les recours aux demandes d’expulsion accordées par le préfet ont augmenté de 311 % en 2007", affirme Philippe Deltombe. Pourtant, la loi impose que le parc immobilier de chaque ville soit constitué de 20 % de logements sociaux. Or, d’après un rapport d’Emmaüs sur le logement, selon les critères de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains relancée par Jean-Louis Borloo, 80 % de la population serait en droit de demander un logement social. Un problème national plus que municipal.

"L’Etat prend en charge la construction des logements et donne les autorisations pour la création de logements sociaux", s’excuse Marie-Christine Staniec-Wavrant au PS. "C’est vrai que la flambée des prix ne s’est pas calmée. C’est pour ça que nous essayons d’adapter l’offre de logements".

Adrian Buffel

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Lille - L’impasse de la Grand-Place


L’alliance PS-Verts a accouché d’un compromis sur la Grand-Place. Si Martine Aubry est élue, la place principale de Lille sera piétonne plus souvent le week-end et pendant les vacances. Piétons contre automobilistes, chacun défend son terrain.


Davantage de passants, de touristes et d’achats compulsifs. Selon une enquête du Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques
( CLERSE) menée par Anthony Courtois, l’impact économique d’une piétonnisation de la Grand-Place serait sans aucun doute positif. Pour les Verts, une place piétonne ce serait surtout moins de pollution et moins de danger pour les passants.

Le bruit et l’odeur
Les premiers à l’attendre avec impatience, ce sont les restaurateurs de la place. “Evidemment, ce serait mieux sans les voitures !”, répond Sébastien Deperlecque, serveur au restaurant La Houblonnière. “Manger dans l’odeur et le bruit des pots d’échappement, ce n’est jamais agréable. Et pour nous, qui sommes en pleine sortie de virage, c’est parfois dangereux”, explique-t-il en montrant les traces d’un récent carambolage sur un pilier de l’auvent de sa terrasse. Un avis largement répandu parmi les passants… surtout ceux qui ne conduisent pas. “Ce serait tellement mieux si les enfants pouvaient gambader librement sur la place! Ce serait moins dangereux, plus vivant… Je ne supporte pas les pots d’échappement”, s’emporte Virginie, étudiante de 23 ans. La gêne pour les automobilistes? “Lille est déjà une ville pleine de bouchons, ça ne changerait pas grand-chose.”

Assez de rues piétonnes
Côté conducteurs, on apprécie évidemment de pouvoir traverser le centre par la place. C’est le cas de Marion: “Il y a déjà tellement de rues piétonnes… La route ici est utile, je serais très gênée si on l’enlevait.” "C’est nul !", clame Valérie Crépel, responsable de l’agence de voyage Cap 5. Selon elle, les week-ends piétons sont responsables d’une baisse de 10 à 15 % de sa clientèle. Ce constat n’est pas partagé par tous les autres commerçants de la place. Moins de visibilité ou plus de passage, difficile de savoir ce qui pourrait influer sur le chiffre d’affaires.

Route barrée
Piétonniser par intermittence, cela signifie organiser un barrage de la route et une déviation. L’été dernier, la Grand-Place a été piétonnisée pendant six week-ends. Le programme de Martine Aubry envisage pour l’avenir d’augmenter ce nombre, sans en préciser la fréquence.En pratique, il s’agit d’installer des petits poteaux amovibles aux entrées des rues Faidherbe et Nationale et de retirer les chaînes qui bordent la route sur la place. A la mairie, on ne souhaite pas évaluer le coût d’une telle opération. On saura seulement que cela mobilise deux agents municipaux pendant une heure le samedi matin et le dimanche soir. En matière de circulation, peu de conséquences, puisque les week-ends piétons ont lieu en périodes creuses. Ils resteront ponctuels. Pour voir aboutir leur projet, les écologistes devront encore attendre.

Mathilde Bellenger

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Villeneuve d'Ascq - Le vote Gérard Caudron est-il un vote anti-Grand stade ?

Opposé au Grand stade, l’ancien maire de Villeneuve-d’Ascq, a remporté dimanche dernier haut la main la première mi-temps du match face au maire sortant, Jean-Michel Stievenard. Ce dernier, en soutenant le Grand stade, a-t-il marqué un but, décisif, contre son camp ? Éléments de réponse.

L’ambiance est pour le moins morose ce jeudi matin au QG du PS de Villeneuve-d’Ascq. "Même si je ne peux pas le prouver, je suis persuadé que Gérard Caudron a récolté au moins 10 points de plus grâce aux voix des opposants au projet", déplore Alexandre, militant PS et soutien de Jean-Michel Stievenard. "Ce n’est vraiment pas un cadeau d’avoir hérité du Grand stade juste avant les municipales", rajoute Alice, un brin désabusée. D’autres, comme Abdel regrettent aussi la manière dont le dossier à été présenté aux Villeneuvois : "On aurait dû faire un référendum municipal sur le sujet, on aurait été tranquille."

Pour les partisans de Jean-Michel Stievenard, le doute n’est pas permis. Si Gérard Caudron est en passe de remporter le titre, c’est qu’il a su cristalliser l’opposition des habitants au projet sous son seul nom. Pour contre-attaquer, les militants socialistes ont fait imprimer de nouveaux tracts vantant les bénéfices du Grand stade. Pour eux, l’adhésion des habitants au projet fera basculer la partie.

Mais qu’en pensent les principaux intéressés ? "Malheureusement, je suis persuadé que le Grand stade a pesé très lourd dans le scrutin", déplore Rémy, supporter du LOSC et habitant de Villeneuve d’Ascq. "C’est le come-back de Caudron la star!", rajoute-t-il, ironique. Anne-Marie, Villeneuvoise depuis plus de 20 ans, a également pensé au Grand stade au moment de glisser son bulletin dans l’urne. "Tout cet argent, on ferait mieux de le mettre dans le logement social et pas dans un Grand stade qui va profiter à une toute petite partie des habitants ! Caudron a raison de s’opposer à ce projet." Un tacle de plus à l’encontre de Jean-Michel Stievenard.

Pour autant, l’issue du scrutin à Villeneuve-d’Ascq est-elle uniquement liée à la question du Grand stade ? Dans les travées de la commune, les Villeneuvois reprennent en cœur un chant un peu différent : "Personnellement le Grand stade n’a pas pesé dans mon choix, mais je suis certain que ce n’est pas le cas des autres habitants."

Alors, le Grand stade, ce serait un peu comme le spectacle offert par la Ligue 1 de football. Critiqué de toute part, mais au final plutôt populaire. Monique, elle, ignore même tout des enjeux de la compétition. "Ah bon, il est contre le Grand stade Caudron ? Je l’ignorais, c’est dommage. Mais ça ne m’empêchera pas de voter pour lui dimanche." Gérard, lui aussi, propose une vision plus nuancée de la réalité du terrain : "Caudron, c’est quand même lui qui a transformé Villeneuve-d’Ascq. Il a un charisme et une proximité que je n’ai pas retrouvés chez Monsieur Stievenard. Le Grand stade n’a rien à voir là-dedans."

Pour Laurent Watiez, chef d’édition à la Voix du Nord de Villeneuve-d’Ascq, le match n’aurait pas basculé sur la seule question du Grand stade. Selon lui, Gérard Caudron, en fin stratège, a certes "habilement joué" de son opposition au projet lors de sa campagne. Mais il tempère tout rapprochement simpliste. "Dire que tous les Villeneuvois sont opposés au Grand stade, ce n’est pas vrai. De plus, le charisme de Gérard Caudron, son passé à la tête de la mairie ont aussi pesé lourdement dans les résultats du scrutin." Décidément, il est difficile d’évaluer l’impact du vote anti-Grand stade sur le scrutin.

Mustapha, lui, renvoie tout le monde dos à dos. Il est persuadé que tout se jouera en prolongation, avec un arbitre tout désigné : la LMCU. "De toute façon, ce n’est pas Caudron à la tête de la mairie qui changera les choses. C’est la communauté urbaine qui aura le dernier mot."

Selon toute vraisemblance, le cœur des supporters villeneuvois basculera dimanche prochain en faveur de Gérard Caudron. Mais les électeurs ont-ils choisi leur champion sur la seule question de leur adhésion au Grand stade ? Mystère. Une chose est sûre : ce match fait couler beaucoup d’encre dans la commune de Villeneuve-d’Ascq.

Olivier Cougard

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Lille - Opération séduction... sans réaction

Devant le lycée Faidherbe, le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) distribuait des tracts jeudi après-midi. Sur les prospectus, un appel à voter Martine Aubry dimanche prochain. Et chez les militants un message à faire passer : sensibiliser les jeunes au problème de l’abstention.

"On est là pour mobiliser la jeunesse lilloise car elle représente l’avenir." Grégory est fonctionnaire territorial à la mairie de Tourcoing. Chez lui, tout est déjà joué. Alors ce jeune militant est venu prêter main forte à ses camarades lillois. En tout, c’est une dizaine de jeunes socialistes qui attend la sortie des cours devant le portail.

Les élèves arrivent enfin. La distribution des tracts peut commencer. Mais les jeunes semblent plus attirés par les caméras présentes pour l’occasion. Quelques tracts finissent rapidement par terre ou sont jetés en boule dans l'assistance. "On n'est pas majeurs!", s'exclament certains élèves. "Allez voter dimanche et si vous ne pouvez pas voter, donnez le à quelqu'un qui vote !", répond un militant à la volée.

Environ 15 000 tracts ont été imprimés pour être distribués devant le lycée Faidherbe, l'université de Lille II ou le lycée Baggio. Le but ? "Toucher des élèves post-bac, répond Grégory. Et on espère que ceux qui ne peuvent pas voter feront le relais chez eux auprès de leur famille." Le tract appelle à envoyer "un carton jaune à Sarkozy". Le message dépasse donc le cadre de la politique locale. Pour Grégory, la situation est simple : "On ne pourra combattre la politique de Sarkozy et du gouvernement qu'en mettant des claques électorales à la droite. Il faut envoyer un message d'alerte et appeler les jeunes lillois à lutter contre l'abstention. En s'abstenant, on fait le jeu de la droite."

Toutefois, le public visé semble encore un peu tendre. Clara, Nora et Sonia, toutes trois en âge de voter, ont été surprises par ce déploiement de militants juste devant leur lycée. "On n'est pas contre le militantisme, affirme Clara, mais de là à se sentir agressé à la sortie des cours... Ça n'incite pas à s'ouvrir à la politique." Le succès n'était donc pas au rendez-vous pour les militants socialistes. Très rapidement, ils avaient quitté les lieux, direction Lille II. Sans doute en quête d'un public plus réceptif.

Alexis Hache

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La Free Candle, 7ème épisode


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Villeneuve d'Ascq - “Je ne serai pas conseiller municipal d'opposition”

Numéro trois de la liste de Jean-Michel Stievenard, vice-président du conseil général, adjoint au maire délégué aux relations avec les autres collectivités, Didier Manier porte un regard assez critique sur la campagne électorale à Villeneuve d'Ascq. Nous lui avons posé trois questions.

Que pensez vous du résultat de dimanche ?
C'est un scrutin atypique : deux hommes de gauche qui s'affrontent alors que leur programme n'est pas si différent. Le scrutin s'est avant tout joué sur une querelle de personnes. Malheureusement, on n'a pas réussi à prendre de la hauteur dans le débat pendant la campagne. Jean-Michel Stievenard a un bon programme, un bon bilan, une bonne équipe mais le choix s'est vraiment fait sur une personne.

Comment expliquer ce retour de Gérard Caudron ?
Il a été maire pendant un quart de siècle, il incarne aux yeux de certains l'âge d'or de Villeneuve d'Ascq. C'est l'aspect nostalgique qui a joué. Et puis il y a des éléments satellites comme le grand stade qui amplifient le résultat mais ne l'expliquent pas.

Que se passera-t-il dimanche ?
Quoi qu'il arrive, je serai élu. Je ne serai pas conseiller municipal d'opposition mais conseiller municipal socialiste, de gauche. Après 30 ans de mandat municipal et une campagne aussi difficile, Jean-Michel Stievenard devra se poser des questions dimanche.

Julie Albet

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jeudi 13 mars 2008

Lille - La mort du petit kiosque

À deux pas des militants UMP et PS qui se chamaillent, un homme s’apprête à tourner la page. Dimanche, ce sera le dernier marché d’Adelin Versluys, le kiosquier de Wazemmes.



La proximité du QG de Martine Aubry, situé juste en face, n’a pas changé la donne. "Ça a augmenté un peu les ventes, et les militants sont sympas, on prend le café ensemble de temps en temps mais Martine avait promis de venir me voir et elle n’est jamais venue". Aucune aide puisqu’Adelin Versluys est travailleur indépendant, des factures qui s’accumulent, des ennuis de santé, "j’ai 19 de tension, je suis super stressé, ça me fout le moral en l’air"… et un bénéfice bien faible : "450 euros gagnés en six mois en étant présent de 6h30 à 19h".

Le kiosque d’Adelin Versluys fermera dimanche. Ce retraité arrondissait ses fins de mois et trompait l’ennui grâce à ce petit boulot.

Les clients réguliers font part de leur tristesse : "c’était nécessaire à la vie du quartier, on devrait subventionner les kiosques". Ou encore : "alors comme ça, on ne va plus vous voir… "
Pour Habib, le kiosque était l’endroit où "on discutait de choses et d’autres, c'est le seul endroit où je trouvais facilement mon But Marseille ". Adelin lui répond en souriant, "il fait pas le fier le Marseillais aujourd’hui". Une phrase, un surnom pour chaque client, une ambiance chaleureuse qui n’existera plus. Et Wazemmes ? "Je reviendrai de temps en temps, on se reverra" promet-il à une cliente. Et la retraite ? "Ce n’est pas encore pour tout de suite sinon je vais devenir fou".

Jeudi midi, un rayon de soleil, Martine Aubry s’arrête devant le kiosque, écoute les doléances d'Adelin et… laisse son numéro de téléphone. Est-ce un signe d’espoir?

Élodie Forêt


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Villeneuve d’Ascq – Où se Plancke ses électeurs ?

Passage à vide douloureux pour Didier Plancke : 5600 voix en 2001, à peine 2400 dimanche dernier. La faute de Gérard Caudron ? Qualifié de justesse, le candidat UMP espère retrouver une partie de ses électeurs au deuxième tour. Mais risque tout de même de perdre son siège à la communauté urbaine.

C’est pour mettre Stievenard dehors.” Roger, Villeneuvois depuis 36 ans et militant UMP, a voté à gauche dimanche dernier. Un bulletin pour le socialiste Gérard Caudron plutôt que pour son candidat logique, Didier Plancke. De nombreux électeurs de droite se sont, comme lui, invités dans le duel de la gauche villeneuvoise. Surtout pour privilégier l’ancien maire face au sortant, Jean-Michel Stievenard. Dans le très bourgeois quartier de la Brigode, en bordure du golf, Gérard Caudron a ainsi réuni 178 voix sur son nom là où l’actuel député PS Bernard Derosier en récoltait moitié moins l’an dernier avec une participation plus élevée. Grâce à l’absence d’étiquette PS et auréolé d’un bilan populaire, Gérard Caudron a séduit des Villeneuvois de l’autre bord, nostalgiques ou simplement réalistes: “L’UMP n’a aucune chance ici” sourit Roger, et “Caudron c’est toujours mieux que Stievenard”.

Jacques, retraité du quartier d’Annapes, a aussi voté Caudron. Electeur de Nicolas Sarkozy, il considère qu’il y a peu de différences entre les deux candidats de gauche: “Ils ont grosso modo les mêmes idées. Mais au moins avec Caudron on peut discuter. Il a mieux géré la ville et l’a préservée d’être avalée par Lille.

La nostalgie pour un homme associé à l’image de la ville se confond avec les critiques sur le mandat du maire sortant. “Stievenard a trop bétonné. Et qu’est-ce qu’il nous a fait à la Hauteborne? On dirait des clapiers. Il est bien pour la culture mais il n’a pas un bon contact, il n’était pas assez présent.” Meilleur gestionnaire que “serreur de mains” ?

Retour des électeurs ?
Maintenant que Gérard Caudron semble bien parti pour une réélection, Roger assure qu’il votera cette fois pour le candidat UMP. Didier Plancke, encore abasourdi par son score (10,71%), a néanmoins des doutes sur l’ampleur du report en sa faveur. “J’espère quand même qu’ils n’oublieront pas qu’il faut une opposition au conseil municipal” s’inquiète ce professeur de 34 ans, candidat à la mairie pour la seconde fois.

Au-delà du maintien de ses cinq conseillers municipaux, le chef de l’opposition villeneuvoise vise surtout à préserver son siège communautaire. Pour apporter une voix à son camp à la communauté urbaine. Pour des raisons plus prosaïques aussi: “L’indemnité d’un élu communautaire permet à l’UMP de garder une permanence à Villeneuve d’Ascq. Et j’ai financé ma campagne avec sept ans d’économies.” Le siège communautaire sera d’autant plus difficile à conserver que ses ex-alliés centristes ont été éliminés dès le premier tour. Car rien ne dit que leurs 2 100 voix orphelines se tourneront vers l’UMP. En l’absence de déclarations de leur tête de liste, une partie des colistiers du MoDem Christian Carnois, ont appelé à voter pour Jean-Michel Stievenard. Le seul suspense de dimanche soir: l’ampleur de la défaite du candidat du PS et de l’UMP.

Benjamin Legendre

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Lille - Martine Aubry : "Allez voter!"

A trois jours du second tour des élections municipales, la candidate socialiste se bat contre l'abstention, rappelant que chaque Lillois en âge d'aller voter est un citoyen.


"Ne laissez personne faire le choix à votre place" ou de l'intérêt de se rendre aux urnes dimanche selon Martine Aubry.

Martine Aubry a une crainte : une hausse de l'abstention au second tour.

Pour mobiliser les Lillois, la candidate socialiste a fait le choix d'aller à leur rencontre.

Lucile Sourdès

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Lille - Le “toilettage” des listes électorales

Pour que les listes électorales soient à jour, la mairie fait régulièrement le ménage.



Ceux qui ne répondent pas au service des élections de la mairie sont rayés des listes. Marie-Françoise Baju, responsable du service élections, explique : “Nous envoyons une carte d'électeur aux inscrits tous les ans.” En cas de non réception, les cartes sont retournées à la mairie, mais restent disponibles dans les bureaux de vote. L’électeur peut donc venir récupérer sa carte et voter en même temps. “Si elles ne sont pas retirées au bout de trois ans, nous en envoyons une autre. S'il ne se passe toujours rien, on envoie un courrier de radiation en recommandé.”

Quelques défaillances dans la mise en œuvre
“Cette année, 6000 personnes ont été radiées des listes électorales. En général, le nombre de personnes radiées est compensé par le nombre de nouveaux inscrits.”
“Il existe aussi des radiations naturelles, que l'INSEE nous envoie : lorsque quelqu'un s'inscrit dans une autre commune, il est automatiquement radié de la commune précédente. Je pense qu’il peut arriver que quelqu'un soit inscrit dans deux villes à la fois, à mon avis. Mais c'est très faible.”

Si les chiffres des nouveaux inscrits et des radiés s’équilibrent, le nombre d’inscrits sur les listes électorales ne devrait pas augmenter. Pourtant, si l’on en croit les chiffres de la préfecture, le nombre d’inscrits progresse régulièrement.
Au service élections de la mairie, la confusion règne : “Ouh la, je ne l'explique pas ! Ça change tout le temps...”

Anne Cantener (Photo Maud Roubeaud)

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