mercredi 12 mars 2008

Roubaix - L’Hommelet : "Le quartier ne sera jamais guéri définitivement"

Rien n’a été fait pour les quartiers défavorisés! Max-André Pick veut remettre l’Hommelet, le Cul de Four ou encore l’Epeule au centre de son action. Le candidat UMP a dénoncé la politique menée par le maire sortant socialiste dans les quartiers de Roubaix les plus abstentionnistes. Qu’en pensent les acteurs sur le terrain? Rencontre.


"Il y a 20 ans, à l’Hommelet, c’était comme au Cul de four. Une maison sur trois était fermée. On y mettait tous les marginaux qu’on ne voulait pas voir au centre. Un véritable ghetto ."
Bernard Girardeau, responsable enfance et jeunesse du centre social de l’Hommelet, reconnaît aujourd’hui l’évolution positive de son quartier. Destruction de la majorité des courées, réhabilitation des logements, création de centres de loisirs… et revalorisation de l’image du centre social. " On a créé des partenariats avec des structures situées dans d’autres quartiers. Ce qui permet un mélange des publics. À titre d’exemple, 80 enfants de l’Hommelet sont adhérents de la fédération française de lutte."
Encore impensable il y a 10 ans. Créé en 1986, le centre social est contractualisé avec la Caf et la mairie. Dans un quartier qui compte 640 bénéficiaires du RMI, le centre accompagne les jeunes dans leur recherche d’emplois et aide les adultes dans leurs démarches administratives. Un travail associatif menacé par un désengagement financier progressif de la CAF selon Bernard Girardeau et compliqué par les réalités du quotidien. " Tout n’est pas rose, on ne résoudra pas tout. Dès qu’un problème est résolu, un autre débarque, à l’image d’un cancer. Le quartier ne sera jamais guéri définitivement. "

Absence de concertation


Un constat plutôt sombre qui n’empêche pas les militants du comité de quartier, Bruno Lestienne et Sylvie Thilloy de se démener pour recréer du lien social malgré " une tendance à l’individualisme. Le gros problème, c’est l’absence de concertation entre la mairie et les habitants du quartier. La réhabilitation du boulevard de Strasbourg s’est faite sans notre avis." Un manque de communication responsable selon lui de " l’évolution négative de la démocratie participative." L’origine d’une telle dégradation? La mairie de quartier a été remplacée par un conseil de quartier regroupant tout le nord de Roubaix, mettant à mal la politique de proximité. Pour les deux militants à l’origine de la campagne « Je pense donc je vote », rien de surprenant à ce qu’à L’Hommelet, l’abstention atteigne des sommets à chaque élection. Dimanche dernier, sur les 1488 inscrits au bureau de vote de l’école Montaigne, seuls 481 ont fait le déplacement jusqu’aux urnes.

Marine Pennetier et Elodie Forêt

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