vendredi 14 mars 2008
Lille - Beaucoup de boulot... pour pas grand chose
Le coeur de Sébastien Huyghe, la rose du parti socialiste... On les voit tous les jours, placardés à chaque coin de rues. Les affiches des candidats aux élections municipales font partie du quotidien des Lillois. Ignorées - ou tout juste remarquées - par la plupart des passants, on se demande un peu à quoi elles servent. Pourtant, derrière ces affiches, il y a des militants et une pseudo "guerre du collage" entre partis politiques. (voir le diaporama)
Prenons François-Xavier par exemple. C'est le "super-colleur" de Martine Aubry. Au volant de sa voiture, il patrouille tous les jours du matin au soir dans les rues lilloises pour vérifier que les affiches à l'effigie de la candidate socialiste restent intactes. Les militants des sections de quartier l'appellent quand ils remarquent qu'une affiche a été dégradée. "S'il y a la moindre petite déchirure, le moindre graffiti, je recolle", assure François-Xavier. Il quadrille l'ensemble de la ville - presque - à lui tout seul. Parfois la nuit et souvent sous la pluie: la vie d'un militant-colleur d'affiches n'est pas de tout repos.
Dans le camp adverse, on confirme: "On colle souvent la nuit, et parfois on se retrouve face à des jeunes du quartier qui "gardent" les panneaux d'affichage et nous empêchent de coller nos affiches", explique Etienne, 23 ans, militant à l'UMP. Pas facile donc, d'être militant-colleur d'affiches. François-Xavier admet que "le collage n'attire pas vraiment les jeunes militants. C'est une tâche assez ingrate, mais nécessaire".
Nécessaire... à quel point ? Rapidement déchirées, r ecouvertes par d'autres et largement ignorées par les passants, les affiches sont plus là pour décorer que pour mobiliser. Etienne considère en effet qu'elles ne sont pas très efficaces: "Elles ne servent pas à grand chose, mais quand elles ne sont pas là, les électeurs de l'UMP se plaignent!"
Pour François-Xavier, les affiches ne sont pas inutiles. Elles visent moins à toucher les électeurs qu'à affirmer la présence d'un parti face aux adversaires: "C'est histoire de montrer qu'on est là. Quand on colle une affiche, ils en collent une, quand on en colle deux, ils en collent deux aussi. On surenchérit tout le temps, c'est un peu un rapport de force."
Mais dans cette guerre des affiches, François-Xavier a plus peur de la pluie, qui abîme les affiches et les fragilise, que des militants UMP: "Je n'ai jamais, mais vraiment jamais, vu un colleur de l'UMP!"
Interprétation de Soufyane, du parti socialiste: l'UMP aurait un temps fait appel à une société privée pour coller leurs affiches:
Une hypothèse qui soulève l'indignation d'Etienne (UMP) :
Autre menace, en-dehors de la pluie et des rumeurs: les jeunes. "C'est souvent près des écoles que les affiches sont abîmées. Il faut que je recolle parce que les enfants ont dessiné des moustaches à Martine Aubry."
Lucile Sourdès et Nathalie Gros (et Audrey Morellato)
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