mardi 11 mars 2008

Lille - Perdants mais pas perdus

Au lendemain du premier tour, les candidats perdants doivent digérer leur défaite. Rencontre avec des déçus qui pensent déjà au futur.

"Ça va, je vais bien !". Au lendemain de sa défaite, Eric Dillies, (FN) veut faire bonne figure. Avec 5,61% il fait un score nettement inférieur à son prédécesseur, Philippe Bernard (11,54%), soit une différence de 3000 voix. Pas abattu, Eric Dillies relativise ce résultat : "J’ai pris la direction de la fédération du Nord il y a deux mois ! On a fait une campagne avec trois bouts de ficelle et trois ronds de carotte !" À l’heure des fusions de listes, Eric Dillies n’envisage pas de contact avec l’UMP : "C’est pas à moi de négocier avec l’UMP. Si l’UMP a besoin de moi, qu’ils m’appellent !"

Déjà tourné vers les prochaines élections européennes et régionales, Eric Dillies refuse de se remettre en question :
"J’ai 42 ans, j’ai encore des choses à dire ! J’ai rempli mes objectifs."

Retour au boulot
Déception plus palpable chez Etienne Forest :
"On ne fait pas de langue de bois là-dessus. On est déçus ! On a fait une vraie campagne depuis six mois !" Le candidat dissident du MoDem énonce alors une liste d’éléments pour expliquer sa défaite. Il y a le vote sanction contre Sarkozy qui a fonctionné mais... un "capital sympathie (qui) ne s’est pas transformé en voix", des "gens (qui) n’aiment pas les bisbilles entre partis" et bien sûr l’abstention. "On pensait pouvoir mobiliser un électorat différent, manque de pot ils ne sont pas venus voter".
Etienne Forest n’a pas arrêté de travailler pour autant. En plein dans les négociations du second tour, il croit encore à un centre capable de se regrouper et annonce
"Le mercado politique existe encore entre les deux tours !" Après deux semaines de campagne en RTT, Etienne Forest, employé dans le secteur des marchés hospitaliers, se dit prêt à retourner "au boulot".


Côté LCR, à 8h ce matin, Jan Powels avait retrouvé son école d’infirmiers. Au menu de l’étudiant : TD de soins post opératoires.
Les yeux cernés, le jeune homme concède sa fatigue. Il se dit sati
sfait, avec un score de 3,95%, la stabilité est assurée : "Ca nous permet de nous dire qu’on a une bonne base!"

Les résultats évoqués, le voici tourné vers d’autres luttes : "C’est bientôt la fin de la trêve hivernale des expulsions locatives ! On va aussi bosser avec les Sans Papiers ."
Très critique du bilan Aubry, le jeune homme prévient :
"On attend de voir ce que vont donner les tractations entre les listes ! Il est hors de question pour nous d’appeler à voter pour une liste fusionnée avec le MoDem !"
Déjà ailleurs, il savoure son retour à la normale :
"C’est pas facile tous les jours de porter une parole collective !"

Renée Greusard

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