lundi 10 mars 2008

Tourcoing - Christian Vanneste, toujours dans la course ?


Christian Vanneste a obtenu le même score qu'en 2001, à 300 voix près. Avec 30,7% des suffrages, le candidat UMP a néanmoins été évincé par son opposant socialiste, Michel-François Delannoy, qui a obtenu 53,6% des voix. Cette défaite s'explique par un double rejet de la majorité présidentielle UMP.

"Historiquement, Tourcoing n'est pas
une ville de gauche." Un constat de Pierre Mathiot, directeur de l'IEP de Lille, confirmé par les résultats de la présidentielle de mai 2007: 52% des Tourquennois avaient voté pour Nicolas Sarkozy. Or, Tourcoing est une ville gouvernée depuis 19 ans par le parti socialiste, profitant du maintien du front national au 2ème tour, défavorable à la droite. Hier, les électeurs de gauche se sont mobilisés et ont choisi le vote utile pour Michel-François Delannoy, pour barrer la route à un Christian Vanneste controversé.

Démobilisation de l'électorat de droite.

Selon Pierre Mathiot, "une partie de l'électorat traditionnel de droite ne s'est pas mobilisée, déçue par la politique nationale. Quant à l'électorat modéré de droite, il avait des réticences et s'est reporté sur le candidat PS, jugeant Christian Vanneste un peu trop sulfureux." Cette dernière explication, Gérald Darmanin la rejette. Directeur de campagne de Christian Vanneste et numéro 5 sur sa liste, il refuse d'expliquer cette défaite par la personnalité de Vanneste: "Pourquoi cela aurait-il marché aux législatives et pas aux municipales?" Christian Vanneste avait été élu député à 58% des voix en juin.


Un autre électorat ne s'est pas mobilisé: celui du Front national. Une claque pour Christian Baeckroot, non-investi par le parti, qui perd près de 4 000 voix et passe de 20,53% en 2001 à 7,26%. Si Christian Vanneste a pu récupérer en partie la dépouille du FN, la majorité des électeurs du Front national ne s'est pas déplacée. L'abstention est montée à 53% à Tourcoing, soit 3 points de plus qu'en 2001.

Défection de l'électorat populaire

“Les populeux ont voté pour Nicolas Sarkozy en 2007. Ils voulaient l'emploi et le pouvoir d'achat. Ils ont eu Carla Bruni et Bernard Kouchner.” Gérald Darmanin exprime en ces termes l'explication de Vanneste hier soir: l'effet anti-Sarkozy aurait joué à fond contre lui. L'électorat populaire, déçu,s'est réfugié dans les bras du PS. Par exemple, dans le quartier de la Bourgogne, 73% des électeurs ont voté pour Delannoy. Les jeunes en particulier ont été séduits par les propositions socialistes: 5 000 emplois et 3 000 logements durant le mandat. "Quand on voit les scores de l'UMP dans les villes du Nord dominées par la gauche, on a limité la casse."

Aucun remords du côté de l'UMP: "On a fait une très bonne campagne. On aurait fait la même avec un vent politique favorable, le tour était joué.” Quant au retrait de Vanneste de la vie municipale de Tourcoing, aucun mot ne doit être lâché avant demain. Christian Vanneste a déjà pris sa décision. Quelle est-t-elle? Gérald Darmanin répond: "Il a 60 ans et il veut laisser la place aux jeunes. Il en a un petit peu marre d'être cantonné à l'opposition à Tourcoing."

Julie Albet


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