jeudi 13 mars 2008

Lille - La mort du petit kiosque

À deux pas des militants UMP et PS qui se chamaillent, un homme s’apprête à tourner la page. Dimanche, ce sera le dernier marché d’Adelin Versluys, le kiosquier de Wazemmes.



La proximité du QG de Martine Aubry, situé juste en face, n’a pas changé la donne. "Ça a augmenté un peu les ventes, et les militants sont sympas, on prend le café ensemble de temps en temps mais Martine avait promis de venir me voir et elle n’est jamais venue". Aucune aide puisqu’Adelin Versluys est travailleur indépendant, des factures qui s’accumulent, des ennuis de santé, "j’ai 19 de tension, je suis super stressé, ça me fout le moral en l’air"… et un bénéfice bien faible : "450 euros gagnés en six mois en étant présent de 6h30 à 19h".

Le kiosque d’Adelin Versluys fermera dimanche. Ce retraité arrondissait ses fins de mois et trompait l’ennui grâce à ce petit boulot.

Les clients réguliers font part de leur tristesse : "c’était nécessaire à la vie du quartier, on devrait subventionner les kiosques". Ou encore : "alors comme ça, on ne va plus vous voir… "
Pour Habib, le kiosque était l’endroit où "on discutait de choses et d’autres, c'est le seul endroit où je trouvais facilement mon But Marseille ". Adelin lui répond en souriant, "il fait pas le fier le Marseillais aujourd’hui". Une phrase, un surnom pour chaque client, une ambiance chaleureuse qui n’existera plus. Et Wazemmes ? "Je reviendrai de temps en temps, on se reverra" promet-il à une cliente. Et la retraite ? "Ce n’est pas encore pour tout de suite sinon je vais devenir fou".

Jeudi midi, un rayon de soleil, Martine Aubry s’arrête devant le kiosque, écoute les doléances d'Adelin et… laisse son numéro de téléphone. Est-ce un signe d’espoir?

Élodie Forêt

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Trop dommage, surtout pour ceux qui circulent à vélo, et pour qui ce petit kiosque était un moyen ultra-efficace de prendre son journal sans attacher son vélo...
Sans oublier la gentillesse de ce petit monsieur de Wazemmes.