Lille – Pas de cuisine électorale pour Martine Aubry

Point de poule aux champignons à la mode UMP ou de pomme de terre au miel à la sauce Verts. Cette fois, le déjeuner hebdomadaire entre les habitants de Wazemmes et des personnalités politiques en campagne n’a pas été concocté par la candidate socialiste. Martine Aubry a préféré offrir l’apéro. Déception pour la centaine de convives de la Maison de quartier, qui auraient bien aimé découvrir la candidate socialiste sous un jour différent.


"D’habitude, les candidats vont faire les courses. Là, Martine a passé et réglé la commande pour l’apéro", explique en coup de vent Colette Lanson, organisatrice du repas de quartier. Faute de temps, la candidate socialiste a préféré reporter la leçon de cuisine. Laurent Guyot, ex-colisiter, se justifie : "compte tenu de l’agenda de Martine, on a plutôt voulu profiter de la maison de quartier pour rendre visite aux habitants et leur proposer un petit apéritif pendant une demi-heure avant le repas."

Au menu, ou plutôt à la carte : du jus d’orange ou de pomme et du coca cola. Mais aussi une bouteille de Martini, une de Porto et sept de Leffe. Enfin… Une fois n’est pas coutume, onze bouteilles de champagne! Pascal Cobert, président de la maison de quartier, confirme : "c’est pas tous les jours!" Mais l’objectif de ces "déjeuners politiques "n’est pas uniquement festif. "C’est l’occasion de favoriser la discussion avec les candidats", précise-t-il.





Bises, poignées de mains, la candidate s’arrête pour discuter avec un groupe de dames âgées. Des privilégiées. À peine arrivée, déjà repartie, Martine Aubry n’aura pas touché à une cacahuète, ni bu une goutte de champagne. Certains, comme Dominique, ne se découragent pas : "dès que vous avez le temps vous êtes la bienvenue", lui glisse-t-elle. La maire la remercie, lui rappelant qu’elle est déjà venue cuisiner à la maison de quartier il y a deux ans, "une brandade de morue et un tiramisu". À tous, elle promet de revenir "après l’élection".





Cependant, au fond de la salle à manger, des critiques se font entendre. Pour Françoise, le couscous a un goût amer ce jeudi. Vexée, elle trouve que Martine Aubry ne s’est pas autant investi que Sébastien Huyghe, Eric Quiquet ou Jacques Richir. Une cuisse de poulet à la main, Hervé-Marie acquiesce: "c’est pas respecter les gens».





À trois jours du deuxième tour, Martine Aubry préfère le porte-à-porte. En attendant les résultats et de remettre le couvert.

Nathalie Gros