vendredi 14 mars 2008

Lille - Opération séduction... sans réaction

Devant le lycée Faidherbe, le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) distribuait des tracts jeudi après-midi. Sur les prospectus, un appel à voter Martine Aubry dimanche prochain. Et chez les militants un message à faire passer : sensibiliser les jeunes au problème de l’abstention.

"On est là pour mobiliser la jeunesse lilloise car elle représente l’avenir." Grégory est fonctionnaire territorial à la mairie de Tourcoing. Chez lui, tout est déjà joué. Alors ce jeune militant est venu prêter main forte à ses camarades lillois. En tout, c’est une dizaine de jeunes socialistes qui attend la sortie des cours devant le portail.

Les élèves arrivent enfin. La distribution des tracts peut commencer. Mais les jeunes semblent plus attirés par les caméras présentes pour l’occasion. Quelques tracts finissent rapidement par terre ou sont jetés en boule dans l'assistance. "On n'est pas majeurs!", s'exclament certains élèves. "Allez voter dimanche et si vous ne pouvez pas voter, donnez le à quelqu'un qui vote !", répond un militant à la volée.

Environ 15 000 tracts ont été imprimés pour être distribués devant le lycée Faidherbe, l'université de Lille II ou le lycée Baggio. Le but ? "Toucher des élèves post-bac, répond Grégory. Et on espère que ceux qui ne peuvent pas voter feront le relais chez eux auprès de leur famille." Le tract appelle à envoyer "un carton jaune à Sarkozy". Le message dépasse donc le cadre de la politique locale. Pour Grégory, la situation est simple : "On ne pourra combattre la politique de Sarkozy et du gouvernement qu'en mettant des claques électorales à la droite. Il faut envoyer un message d'alerte et appeler les jeunes lillois à lutter contre l'abstention. En s'abstenant, on fait le jeu de la droite."

Toutefois, le public visé semble encore un peu tendre. Clara, Nora et Sonia, toutes trois en âge de voter, ont été surprises par ce déploiement de militants juste devant leur lycée. "On n'est pas contre le militantisme, affirme Clara, mais de là à se sentir agressé à la sortie des cours... Ça n'incite pas à s'ouvrir à la politique." Le succès n'était donc pas au rendez-vous pour les militants socialistes. Très rapidement, ils avaient quitté les lieux, direction Lille II. Sans doute en quête d'un public plus réceptif.

Alexis Hache

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