jeudi 13 mars 2008

Interville - Les étudiants, le vote entre deux villes


Où votent les étudiants? Partagés entre leur région d’origine et la ville où ils étudient, les étudiants ne savent plus toujours très bien où sont leurs attaches. Difficile de se sentir concerné par les enjeux locaux quand on “habite quelque part sans y habiter”.

Je suis de passage…“ A Lille 3, la plupart des étudiants viennent du Nord-Pas-de-Calais. Parfois trop loin pour rentrer chez eux tous les soirs, rarement assez pour qu’ils aient songé à s’inscrire sur les listes électorales lilloises. Le week-end, ils prennent le train et ils votent chez leurs parents. Pour les autres, la solution, c’est la procuration. A condition de ne pas oublier de la faire...

Pas très au courant
Les grandes écoles comptent beaucoup plus de déracinés. “On est un peu dans notre bulle, on n’a pas trop de recul sur la vie politique du coin”, explique Caroline, en deuxième année à l’ESC (école de commerce). “J’ai voté par procuration aux présidentielles, mais pas aux municipales Quand on n’est là que pour trois ans, on ne sent pas très concerné.” Clémentine n’a pas pu voter dimanche: sa procuration n’a pas été reçue dans son bureau de vote, à Vannes. “J’aurais pu m’inscrire ici, mais je ne connais pas trop les enjeux. Je ne pense pas rester à Lille, donc je m’en fous un peu.
On n’est au courant ni de ce qui se passe ici, ni de ce qui se passe chez nous”, résume Arthur.

On s’adapte
Ce n’est pas le cas Paul, en Master 1 de Droit à la Catho, aussi renseigné sur les enjeux lillois que ceux d’Epernay, sa ville d’origine. “J’ai voté là-bas car ce sont mes racines, et puis j’aimerais retourner travailler dans ma région. Pendant ces quelques années, on est dans la mobilité, alors on s’adapte.” Nicolas, en 4ème année à l’ISEN (ingénierie électronique) a franchi le cap de l’inscription à Lille depuis l’élection présidentielle. “Cela paraît logique : je vis ici, c’est une raison suffisante.” Ils sont pourtant rares, ceux qui se sentent chez eux dans la ville de leurs études. Surtout lorsque celles-ci sont plus courtes qu’un mandat municipal.

Mathilde Bellenger


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