J-2, les municipales touchent à leur fin. En attendant le résultat final, des militants livrent leurs impressions sur cette période riche d’espoirs, de réjouissances et de déceptions.
Stéphane Baly, candidat Vert à Lille au premier tour:
Les plus: "J’ai beaucoup aimé les débats publics organisés entre septembre et décembre, ils nous ont permis d’enrichir notre projet. Les derniers moments de campagne ont été très intenses : nous sommes parvenus à distribuer 75 000 exemplaires de nos propositions en organisant des distributions dans les quartiers plusieurs fois par jour. Notre site Internet et notre blog ont eu beaucoup de succès avec 300 à 400 connexions par jour."
Les moins: "Nous avons commencé notre campagne très tôt, en dévoilant notre projet et des adversaires l’ont repris sans nous citer. Ensuite, la campagne ne s’est pas faite autour de la communauté urbaine, alors qu’elle régit la vie quotidienne des Lillois. Martine Aubry va présenter son projet pour la communauté lundi, nous aurions préféré qu’elle le fasse avant. Enfin j’ai du mal à accepter de devoir faire liste commune avec le MoDem au deuxième tour."
Nathalie Hubert, candidate Lutte Ouvrière sur la liste d’Union de la gauche à Liévin:
Les plus: "Je suis contente que nous ayons réussi à présenter une liste d’union de la gauche avec les socialistes, les communistes, les républicains et les radicaux dès le premier tour. Nous avons réussi à être solidaires tout en conservant notre liberté de parole et de critique. La réunion publique du jeudi soir qui a précédé le premier scrutin a été un grand moment d’enthousiasme, où chaque représentant politique a pu s’exprimer. Et le soir du premier tour a été un moment fort puisque nous l’avons emporté [avec 74% des voix]."
Les moins: "Je n’ai aucun regret. Lutte ouvrière a mené la politique qu’il fallait, en étant solidaire avec la gauche dès le début."
Nicolas Le Neindre, candidat sur la liste UMP à Lille:
Les plus: "Je me suis investi tôt aux côtés du candidat UMP puisque j’ai participé à des animations sur la braderie de Lille en septembre. Brigitte Mauroy a fait une entrée remarquée dans cette campagne. J’ai apprécié les rencontres avec les Lillois aux côtés de Sébastien Huyghe."
Les moins: "Je n’ai rien à gagner ni à perdre dans cette élection puisque je suis 47ème sur la liste, mais je n’est jamais content d’arriver deuxième. Nous avons commencé la campagne tard, et nous avions affaire à une adversaire de taille. En plus, nous étions seuls contre trois partis qui depuis le début avaient prévu de se rassembler au second tour. Je trouve vraiment dommage que Martine Aubry ait refusé le débat entre les deux tours, alors que des candidats PS et UMP se sont rencontrés dans d’autres grandes villes. Je trouve l’alliance PS-MoDem écœurante, c’est un calcul politique pour les élections de la communauté urbaine, ces copinages politiques sont insupportables. Enfin la faible participation traduit un manque d’engouement, et n’est pas une franche victoire pour Martine Aubry. De notre côté, on a peut-être pas assez réussi à donner aux Lillois l’espoir que les choses peuvent réellement changer."
Hugo Vandamme, candidat communiste sur la liste Aubry à Lille:
Les plus: "C’était la première fois que je me présentais à une élection. J’ai eu l’occasion de rencontrer des élus sortants socialistes qui étaient mes colistiers et de discuter de ce qui peut nous réunir, ou nous diviser. J’ai été un peu gêné de faire du porte à porte, ça faisait un peu "course aux votes" juste avant les élections. Mais j’ai pris goût à cette manière de rencontrer les gens et j’aimerais le refaire en dehors des périodes électorales. Mais les discussions que j’ai eu avec les habitants de mon quartier à Saint-Maurice ont été particulièrement intéressantes en cette période électorale car les municipales créent une réelle émulation au sein de la population : les questions sont plus nombreuses et plus pertinentes, notamment sur le handicap et l’accès au sport."
Les moins: "Le taux d’abstention. On a tendance à s’y habituer mais c’est un vrai problème : un peu moins d’un habitant sur deux s’est déplacé dimanche dernier, et c’est encore plus si on compte les non inscrits. Je pense que ça traduit une déception du politique en général dont nous devons tous tirer la leçon, y compris moi, qui suis militant depuis des années. Mon autre grosse déception c’est la liste au second tour : ça me gêne profondément d’intégrer le MoDem. Le curseur du compromis sera nettement plus à droite et nous, communistes, avons eu l’impression d’être pris en otage par la majorité socialiste. Je m’interroge sérieusement sur la gauche d’aujourd’hui : je comprends que l’on aie besoin de faire des compromis, mais la gauche a un combat politique spécifique à mener."
Propos recueillis par Elodie Raitière
vendredi 14 mars 2008
Enchantements et désillusions de campagne
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