Tourcoing- La Zup ne s'est pas rendue aux urnes

54% des Tourquennois inscrits sur les liste électorales ne sont pas allés voter dimanche. Dans le quartier de la Bourgogne, on frôle les 60%. Zoom sur un quartier qui a tourné le dos aux urnes.

La Bourgogne, la Zup de Tourcoing, ne s'est pas mobilisée pour les élections. Sur les 5523 inscrits dans les quatre bureaux de vote du quartier, on compte seulement 2318 votants, soit 41,96%.
Désabusé les habitants de la Bourgogne? On le serait pour moins. Taux de chômage record (31,8 % selon les chiffres les plus récents), isolement, ennui, drogue, le quotidien de la Zup est lourd à porter. Au point que les habitants ne croient plus à un avenir meilleur.

Les programmes des politiques, des belles paroles
Interrogé peu avant les élections, Toufik, 28 ans, habitant de la Bourgogne confiait son intention de ne pas aller voter. D'après lui les candidats ont tous au moins un point commun: celui d'aller à la pêche aux électeurs dans le quartier pendant la campagne et de ne jamais revenir après. Alors voter cela ne sert à rien: "Qu'est ce que je peux faire avec 600 euros par mois pour changer ma ville, mon quartier ou mon pays, je ne suis qu'un pion", conclut Toufik.
Au vu du taux d'abstention, c'est un raisonnement que beaucoup d'habitants de la Bourgogne semblent partager.

Le chômage habite à la Zup
Principal responsable de la désillusion : le chômage. Rafik est moniteur éducateur pour Réagir, une association installée sur le quartier qui vient en aide aux personnes toxicomanes. Quand on lui demande s'il y a des difficultés spécifiques à la Bourgogne, le chômage arrive en tête. D'après lui, c'est de là que naissent tous les problèmes.


Au premier tour, les habitants de la Bourgogne ont majoritairement voté pour Michel-François Delannoy (59,96%), le dauphin de Jean-Pierre Balduyck qui habite, lui, depuis longtemps dans le quartier. Le nouveau maire est domicilié ailleurs mais il est le seul candidat à avoir passé du temps à la Bourgogne.
Reste à savoir s'il saura redonner à ses habitants le goût de se rendre aux urnes.

Anne Dory