mardi 11 mars 2008

Tourcoing – La fièvre politique de Frédéric Lefebvre, jeune colistier MoDem

"Ça va mieux ?" La question s'adresse à Frédéric Lefebvre, 5e sur la liste MoDem menée par Michel Van Tichelen, à Tourcoing. Le jeune colistier était effondré dimanche soir. Le goût amer de l'échec a brutalement mis fin à sa première campagne électorale. À 36 ans, le jeune homme se dit cependant "prêt à s'investir durablement en politique."

Avec "un père à gauche et une mère de droite, c'est finalement logique que je me retrouve au centre", plaisante Frédéric Lefebvre. Responsable en communication, il a mis son savoir au service de l’élu centriste Michel Van Tichelen. "C'était en 2007, au meeting de Bayrou à Lille. En sortant du Zénith, j'ai vu le bus des sympathisants de Tourcoing, où je réside depuis 2006. Je suis allé les voir et c'est là que j'ai rencontré Michel Van Tichelen." Séduit par le conseiller municipal tourquennois, et conquis par son projet, Frédéric devient son directeur de campagne et colistier.

Le jeune homme a "toujours été intéressé par le débat politique". Plus que les discussions en famille avec ses parents des deux bords, il met en avant sa curiosité et une lecture assidue de la presse pour expliquer cet intérêt. Né et scolarisé à Arras, il hésite à tenter une formation en sciences politiques. Il opte finalement pour un DUT de gestion à Valenciennes avant d'intégrer l'ISTC, une école de communication de Lille dont il sort diplômé en 1993. "Disons que je n'envisageais pas encore de faire de la politique une activité principale."


C’est déjà dans le sillage d'un élu centriste qu’il connaît ses premiers émois politiques. "Aux municipales de 1995, j'ai milité pour Jean-Marie Vanlerenberghe, à Arras. Je l'ai rencontré grâce à un copain de fac, qui était son directeur de campagne." Séduit par le candidat UDF, Frédéric s'implique le temps de l'élection. Puis il décide de mettre son expérience politique entre parenthèses pour se construire professionnellement. "Je pense que quand on est jeune, vouloir faire de la politique, c'est gentil mais ce n'est pas suffisant. Exercer des activités professionnelles, c'est un plus. C'est une question de crédibilité."

"On apprend l'humilité dans une campagne électorale"
Les yeux encore rouges, témoins de la déception de la veille et de la fatigue accumulée pendant la campagne, le jeune centriste retient malgré le désappointement « une superbe aventure humaine. Beaucoup de gens, de cultures et de niveaux sociaux différents, sont venus nous rejoindre depuis le premier week-end de septembre ». Et si la tristesse était intense hier, c’est bien parce qu’ "une campagne se vit à fond, elle bouleverse la vie personnelle. On s'implique d'autant plus qu'on pense pouvoir apporter quelque chose à l'habitant".

Le colistier de Michel Van Tichelen estime ne pas avoir encore le recul nécessaire pour savoir ce qu'il a "loupé". Il hésite aussi en évoquant les souvenirs marquants de sa récente expérience. "Beaucoup de Tourquennois sont en situation de très grande difficulté. En nous soutenant, ils mettent en nous des espoirs qui sont lourds à porter. On apprend l'humilité dans une campagne électorale."

Aujourd'hui, Frédéric Lefebvre n'a "pas de plan de carrière. Mais je ne m'interdis rien", annonce-t-il, avant de se rétracter. "Ça fait trop prétentieux." C'est le métier qui rentre.
Joseph Bancaud

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