Sur le papier, l’arrivée du MoDem sur la liste de Martine Aubry ne change rien pour le Parti Communiste : Il y aura bien quatre communistes en position éligible sur la liste de Martine Aubry dimanche.
Les mêmes qu’au premier tour : Michèle Demessines, sénatrice du Nord et septième de liste, Sylviane Delacroix, Hugo Vandamme et Roger Maly.
Rue d’Inkermann, au siège de la fédération lilloise du Parti Communiste, cette fusion surprise est à peine tolérée : "un mauvais choix pour le peuple de gauche" explique t-on. "Un rapprochement contre-nature " complète Fabien Roussel membre du bureau fédéral du PC, qui déplore le manque d’influence du PC dans les tractations : "Il y a eu une discussion avec Aubry mais on a quand même été mis devant le fait accompli."
Pour Fabien Roussel, les 46% de la liste de Martine Aubry ne justifiaient pas la fusion. "Cette alliance nous paraît difficilement compréhensible car la gauche était suffisamment forte pour se passer des voix du MoDem. Aubry n’avait pas besoin d’eux pour gagner", explique t-il. "C’est une alliance de circonstance avec le MoDem" ajoute t-il. Une alliance qui pourrait bien aider Martine Aubry à conquérir la présidence de la communauté urbaine. "C’est un calcul électoral. Martine Aubry n’a pas besoin du MoDem pour gagner à Lille mais pour gagner dans la métropole !" s’amuse Daniel Rougerie. Le rapprochement avec le MoDem pourrait en effet séduire les élus indécis à voter pour la candidature d’Aubry.
Du côté des militants, la coexistence entre élus communistes et élus du MoDem est difficile à accepter. "Comment expliquer une liste aussi large dans l’éventail politique, qui va des communistes jusqu’au centre ?" demande Daniel Rougerie. "Nous n’avons jamais été proches d’eux. Le MoDem, ex-UDF, a longtemps été plus proche de l’UMP que du PS!"
Léa Outier
mercredi 12 mars 2008
Lille – "Nous n’avons jamais été proches d’eux!"
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