vendredi 14 mars 2008

Lille - Quand Ariane protège Marianne

“Techniquement, on est rodé”, assure Ariane Capon. L'adjointe au maire, déléguée aux élections, n'a pas de craintes particulières à l'approche de la soirée électorale. Tout est prévu pour le bon déroulement du scrutin dimanche. Malgré quelques réticences vis-à-vis de l’informatique.


L'imprévu n'est jamais très loin lors des soirées électorales. “En 2001, on a eu un problème de câble informatique. Il nous a fallu une petite heure pour comprendre d’où venait la panne et la réparer.” Pour parer à l'inattendu, tout doit être organisé dès le stade du bureau de vote.

“Avec le cumul municipales et cantonales, ce sont pas moins de 138 bureaux de vote qui seront ouverts aux citoyens lillois, lommois et hellemmois.” Et pour chaque bureau, appel est lancé aux bénévoles. Objectif légal minimal : un président et deux assesseurs par bureau. Les militants répondent en partie présent. Pour le reste, ce sont les employés municipaux, payés en heures supplémentaires, qui forment le gros de la troupe. Cette année, la mairie de Lille enverra 340 personnes sur le terrain.

Les personnels une fois désignés, il faut encore les briefer. “Une réunion de formation est organisée pour les présidents de bureaux de vote. Ils peuvent être confrontés à toutes sortes de problèmes.” Quelques exemple divers et variés. Une carte d’identité, même périmée, suffit pour aller voter. Une femme, voilée, peut venir voter dans la mesure où elle ne cache pas son visage. Si une personne handicapée ne peut franchir les portes du bureau, l’urne doit lui être apportée... “ L’important, c’est que les gens aient envie de voter. Cela suppose une certaine souplesse.”

Des bougies pour chaque bureau
Et si une solution n’est pas trouvée par le président de bureau, cinq référents municipaux, en tournée dans leur zone, sont chargés de superviser la bonne tenue des élections. De même, un policier est dévolu à chaque secteur. Présidente d'un bureau de vote pendant 25 ans, Ariane Capon n’a jamais vu quelqu’un tenter de voler une urne. “Par contre, il est déjà arrivé qu’une bagarre éclate au cours d’un dépouillement. Il y avait deux raisons à cela : un conflit personnel et la boisson.” Des boissons alcoolisées bien entendu interdites dans le bureau.

Même la panne d’électricité est devancée. “Des bougies sont prévues. Elles sont envoyés avec les deux clés des urnes.” Deux clés qui, utilisées simultanément, permettent d’accéder aux bulletins pour le décompte. “Une clé est pour le président, une pour un assesseur de l’opposition.” Ce qui a posé un léger problème lorsqu'une fois, l’assesseur était absent à la clôture des votes. “C’est la police qui est allée le réquisitionner.”

En fin de journée, un procès-verbal est dressé par le président et ses assesseurs. Il répertorie les incidents rencontrés dans la journée. “Tout n’est pas conflictuel. Par exemple, lorsqu’une enveloppe est glissée dans l’urne par erreur, les représentants des différentes parties peuvent se mettre d’accord pour retirer une enveloppe, au hasard.”

“Tant que je suis là, on utilise toujours les tableaux d’affichage manuel”
Le secrétaire de chaque bureau communique ses résultats à la mairie de Lille, où dix personnes les collectent par téléphone. Tout est validé seulement à partir de la réception par les employés dans la salle des résultats. Et tout est écrit sur papier avant d’être entré dans l’ordinateur. Car Ariane Capon n’estime pas encore venu le temps de l’informatique infaillible.

“Tant que je suis là, on utilise toujours les tableaux d’affichage manuel. En plus de la projection informatique. Certains disent que je suis archaïque. En même temps, ça permet de laisser les résultats exposés entre les deux tours.”
Reste que l’adjointe au maire ne figure pas sur la liste PS cette année, et devra donc laisser à d’autres le soin de s’occuper du bon déroulement des soirées électorales.

Joseph Bancaud

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