lundi 10 mars 2008

Campagne municipale : tremplin pour les jeunes militants ?


Tractage, porte-à-porte, mise sous pli, réunions… Est-il possible pour les petites mains qui travaillent dans l’ombre des candidats d’exprimer leurs propres ambitions ?

“On a envie de mettre en place des actions concrètes, de pouvoir mettre nos idées en application. Si tu ne les mets pas en application, tu passes pour un looser. Et le seul moyen de le faire, c’est d’être élu”, explique Nicolas, militant UMP de 26 ans, inscrit sur la liste de Sébastien Huyghe. Aucune ambition personnelle ? Nicolas précise que “rien n’est donné en politique, il faut aussi savoir prendre une place quand elle est dispo”. C’est ce qui lui avait déjà valu une place sur la liste UMP aux élections régionales de 2004. “Si Sébastien Huyghe pense que je peux apporter quelque chose… c’est un contrat de confiance. Le candidat voit l’intérêt de sa liste. Moi, je voulais participer. Il ne peut pas dire oui à tout le monde, il attend aussi un certain savoir-faire, des compétences politiques.”

Ambitions pas toujours assumées
Pascal est membre du collectif fédéral du MJS (Mouvement des jeunes socialistes) du Nord. Il explique les circonstances de ses prises de responsabilités : “Je faisais des critiques sur le fonctionnement interne du truc donc on m’a dit d’agir pour changer ça. Et puis on est forcément mieux entendu quand on s’adresse directement aux instances dirigeantes”. Il précise qu’il n’est pas de bon ton de mettre en avant ses ambitions personnelles. Pour monter en grade, il faut “être un bon militant, être là tout le temps, faire ses preuves sur le terrain”. Rien d’autre ?

Contrairement à Pascal, Pauline, stagiaire dans l’équipe de campagne de Martine Aubry, considère qu’être un militant zélé n’est pas suffisant pour prendre du galon au PS. Elle considère que si “le militantisme ouvre des portes”, l’accès à des postes à responsabilités au sein des organisations politiques “a une forte tendance à se professionnaliser. Il y a des militants dans les cabinets mais devenus professionnels : ils ont tous un profil science politique.”
Une présence quotidienne peut toutefois donner un coup de pouce : si Martine Aubry est élue, Pauline devrait bénéficier d’un stage dans son cabinet, “c’est en discussion”.

Anne CANTENER

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