La liste "Les Gens d’Hellemmes" ne représente aucun parti politique classique. Mais comme leurs adversaires, les militants se plient au traditionnel porte-à-porte, à quelques jours du premier tour.
On les identifie aux papiers jaunes qu’ils portent sous le bras. Sylvain Petit, professeur en collège et numéro cinq de la liste en trimbale une bonne pile dans sa petite voiture. "La plupart du temps, on n’a même pas besoin de se présenter, les Hellemmois ont l’habitude de recevoir nos bulletins jaunes tout au long de l’année et ils savent ce qu’on pense", explique le candidat aux petites lunettes et à la barbe poivre et sel. Quand Sylvain Petit sonne à la porte et tend son feuillet jaune, les habitants aussi savent ont déjà leur avis sur le mouvement. "Je lis régulièrement vos tracts et je suis tout à fait d’accord avec vous, lance Antoine, qui ouvre au candidat en tenue de bricolage. Le maire est en décalage total avec la réalité, il n’y a qu’à voir l’état des trottoirs!". Quelques rues plus loin, le papier jaune provoque un "calomnies!" suivi d’un claquement de porte.
Sylvain Petit poursuit sa tournée malgré le froid et des coups de sonnettes qui restent parfois sans réponse. Quand une porte s’ouvre, elle libère une vague de chaleur parfumée au menu du soir. "Bonjour monsieur : bon ben je viens simplement vous donner notre dernier tract, et puis vous expliquer qu’on est les plus beaux les plus gentils", s’introduit le candidat qui ne veut surtout pas passer pour un homme politique. L’électeur potentiel, la quarantaine, porte visiblement peu d’intérêt à la chose publique. "C’est pas que je m’en fiche, mais j’en sais rien du tout. Je nage complètement en politique". Le candidat s’accroche, explique : "Mais nous aussi monsieur, on est des amateurs, on est pas des politiques". Après un long échange –argumentation contre regard sceptique-, la conversation se termine sur un "mouais, je sais pas, chacun son truc vous savez".
Gisèle Hubert, numéro quatre de la liste, rejoint son colistier dans la quête aux électeurs. "J’adore faire du porte-à-porte, affirme-t-elle d’un large sourire. Ca me remonte le moral de voir qu’on nous soutient". Quelques pas plus loin, l’ancien maire socialiste Gilles Pargneaux et son premier adjoint Frédéric Marchand démarchent les habitants sur le trottoir d’en face. Les adversaires traversent la rue et échangent des poignées de main. Les sourires sont courtois, mais tendus.
La prochaine porte s’ouvre sur un petit homme au pull et aux chaussons usés. Hellemmois depuis puis de 50 ans, il attrape le tract, le plie rageusement et s’énerve. "Vous, vous dites vraiment n’importe quoi : moi j’aime mon quartier, il est propre et il est calme. Beaucoup de choses ont été faites par la mairie". Gisèle se lance : "Peut être que ça va bien dans votre quartier, mais pas dans tous!"
Dans la maison suivante, une ancienne conseillère municipale se prépare pour la réunion publique du candidat socialiste. "Ce que vous dites est malhonnête. Par exemple vous montrez une photo de voitures brûlées sur vos tracts alors qu’il n’y en a pas tant que ça dans la ville. Faites plutôt des propositions". "Mais nous en avons fait Madame, réplique Sylvain Petit, mais le conseil communal ne nous a pas écoutés depuis 2001".
Ca suffit pour aujourd’hui. Ils recommenceront demain.
Elodie Raitière
jeudi 6 mars 2008
Hellemmes - De porte en porte
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