vendredi 7 mars 2008

Roubaix-Tous mes tracts finissent par terre…


Vendredi après-midi juste avant le premier tour, au marché de l'Hommelet à Roubaix. Derniers tracts et dernière chance pour Yann Merlevede, le candidat LCR, pour se faire connaître.

J'suis Roubaisien mon pote! ” Le candidat "Vraiment à gauche" se défend comme il peut face aux railleries d'un marchand de légumes. Il a beau être né à Roubaix il y a trente-deux ans, ici, on ne le connaît pas. Pas étonnant, sur son affiche, ils sont huit et on les distingue mal. Qu’importe, Yann Merlevede veut croire que “sa botte secrète, c'est un visage différent” : le fait qu'il ait un travail, qu'il soit du cru et qu'il soit jeune. Il le dit comme s'il récitait un slogan, mais son combat est ailleurs, résumé sur ses affiches: "la lutte contre Sarkozy", "un Roubaix et des élus solidaires". La tête de liste LCR n'arrive pas à fourguer ses tracts aux badauds. Il passe son chemin dans un grand éclat de rire. On dirait un touriste venu mettre le nez dans les épices. Curieux, sympathique, décalé.

Bricolage entre amis
Une affiche jaune? C'est “parce que c'est le papier le moins cher”, rigole-t-il. La LCR Roubaix-Tourcoing n'a pas de “fond de soutien“. Au niveau national, le parti finance les affiches, les bulletins de vote et les professions de foi. Pour les tracts, c'est Yann Merlevede qui a avancé l'argent: “200-300 euros”. “Il n'y a que l'achat du papier puisque que le parti a fait
don d'une machine pour l'impression.” Son colistier, Patrick Mortal, le “loup rouge de Roubaix” qui l'accompagne, donne aussi dans l’artisanal. Il coince avec un élastique l'affiche de la LCR par-dessus celle de René Vandierendonck. Pendant ce temps-là, Yann Merlevede serre la main au maire en chair et en os un peu plus loin sur le marché. Campagne oblige. Même lui, le militant, n’a pas pu faire autrement.

Fin de marché. Ses tracts finissent par terre. Il se rassure: même les visages de ceux qui espèrent plus de 5 % des suffrages exprimés sont piétinés au marché.



Lucie Romano

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