mardi 4 mars 2008

Campagne - Les p’tits (et les grands) derniers

Sur les listes aux élections municipales chaque candidat compte. Mais qu’est ce qui motive le tout dernier ? Nous sommes allés prendre la température tout en bas des listes.


Se présenter à une élection avec la certitude de ne pas être élu. Ca peut paraître saugrenu, mais ça se passe dans toutes les villes de France actuellement. Selon la taille de la commune, ils sont 61è sur les listes lilloises, ou 53è à Roubaix ou Tourcoing mais ils n’en sont pas moins motivés. Jean-Marc Rehby est le dernier de liste MoDem de Jacques Richir à Lille. Pour ce médecin généraliste de 59 ans qui n’a pas sa "carte orange", "ça n’est pas parce qu’on est dernier de la liste qu’on est pas motivé." Il a accepté la proposition de la tête de liste, un ami de longue date, mais ne souhaite pas être élu. "J’ai beaucoup de responsabilités par ailleurs et je n’aurais pas le temps de m’investir sérieusement", explique-t-il.
Du côté des Verts, Benoît Guittet a participé à la campagne de 2001 en tant que simple militant. Maintenant secrétaire du groupe des Verts de Lille et directeur de campagne, il ne souhaite pas non plus être élu mais s’investit beaucoup dans ces élections. "En tant que directeur de campagne, j’ai un rôle de garant de l’animation collective", affirme-il. "J’aime participer à ce combat collectif, je ne me bats pas pour moi-même". Pour ce candidat au passé militant, faire campagne est avant tout l’aventure d’un groupe. "J’aime quand on se retrouve tous les matins au QG de campagne avec un café et des croissants pour faire un débriefing et parler du programme de la journée, ce sont de bons moments, qu’on garde en mémoire". Pour lui, la seule différence réside dans l’après élection, puisqu’il retournera à la vie quotidienne quand certains colistiers mettront un pied dans la mairie.

A Tourcoing, Jean-Pierre Balduyck, maire de la ville depuis 19 ans a choisi symboliquement de se placer en dernier sur la liste socialiste. "J’en ai beaucoup discuté avec Michel-François Delannoy : je voulais lui apporter mon soutien total, sans être un poids". Il ne se voyait mal, en tant qu’ancien maire, siéger au conseil municipal : "L’autre camp n’aurait cessé de me prendre à témoin, de faire des comparaisons permanente entre le nouveau et l’ancien maire. C’est comme dans l’église autrefois : quand un curé arrivait dans un nouveau village, on demandait à l’ancien de s’en aller pour ne pas lui faire de l’ombre". Il ne voulait pas être l’ancien maire qui participe aux réunions traîne dans les couloirs, et grommeler "c’était mieux de mon temps". A Roubaix le conseiller général Bernard Carton, 60 ans, a choisir d’être le dernier pour "laisser la place aux jeunes".

Elodie Raitière

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