vendredi 7 mars 2008

Roubaix- Pick à pile ou face


Max-André Pick est dans une situation inconfortable. Donné perdant dans tous les cas de figure, il ne désarme pas. Et sait qu’une élection se joue sur des petits détails. Dernière étape de ses réunions publiques jeudi soir au quartier du Pile.


L’auditoire du réfectoire de l’école municipale est clairsemé. Une vingtaine de personnes tout au plus. Mais Max-André Pick ne désarme pas. À trois jours du premier tour, le candidat UMP veut encore “susciter le débat”. Dernier arrêt : le quartier du Pile. Tout le monde descend. Pour illustrer sa volonté d’impliquer la population, l’ancien adjoint d’André Dilligent commence par fournir le résultat d’une enquête téléphonique. 16 000 personnes ont été contactées, 1 500 ont répondu. Les résultats sont sans surprise. Le logement sera LA priorité sur les six ans à venir.
Max-André Pick propose la destruction de 2 500 habitations insalubres et la construction de 1 000 autres. “Roubaix n’a pas vocation à recevoir toute la misère du monde”, prévient le candidat de l’UMP. Il souhaite stopper la frénésie de construction de logements sociaux qui fleurissent à Roubaix depuis plusieurs années. Et attirer professeurs, professions libérales et cadres moyens qui, selon lui, manquent cruellement à la ville.

Les habitants écoutent le candidat décliner les différents thèmes de sa campagne. Sécurité et emploi sont au programme. Mais rapidement, une voix s’élève dans la salle. Un homme s’indigne de voir des véhicules de la ville rouler le week-end, parfois loin de Roubaix : “Ce sont mes impôts qui payent ces déplacements. Et avec l’augmentation du prix du pétrole… ” Rapidement, le ton monte. L’homme a l’impression que sa question est minorée: “Vous avez l’air de hocher la tête, comme si ça n’avait pas d’importance. Mais il n’y a pas de petite économie. Vous êtes là pour me convaincre de vous donner ma voix.
Max-André Pick fronce les sourcils. Il écoute, rassure, cajole. Professionnel jusqu’au bout.

“Tant mieux si on ne parle pas de moi”

Pourtant, la mission de Max-André Pick n’est pas simple. Comment mener campagne quand tous les pronostics le donnent perdant ? “J’ai vraiment le sentiment qu’on va gagner, tempère-t-il. Sinon, je ne ferai pas campagne depuis octobre. On a distribué 150 000 tracts, notre budget de campagne avoisine les 85 000 €, j’ai pris cinq semaines de congés payés et vu tous les commerçants de la ville.” Un discours convenu qui ne masque pas la difficulté de la tâche qui l’attend : renverser un maire qui jouit toujours d’une grande popularité dans la ville. Si aucun sondage n’a été réalisé pour Roubaix, beaucoup prédisent une victoire aisée du maire sortant. Dès le premier tour.

Prédictions, pronostics, sondage. Max-André Pick dit ne pas en tenir compte : “Il y a quelque mois, la droite pouvait reprendre Lille. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Idem pour Vanneste à Tourcoing. Tant mieux si on ne parle pas de moi, je peux travailler tranquillement .” Ni regrets, ni remords ? “Quand des amis me demandent ce que je suis venu faire dans cette galère, je leur pose une question simple : souhaiteriez-vous habiter à Roubaix ? Ils me répondent tous non. C’est bien le signe qu’il faut changer les choses dans cette ville.

Maxime Goldbaum

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