jeudi 6 mars 2008

Lille - Vers une “ville accessible pour tous” ?

En France, près de 3 millions de personnes sont handicapées moteur. Pour elles, se déplacer, se divertir et plus largement participer à la vie de la cité est bien souvent un vrai casse-tête. Les élections municipales représentent une occasion de rappeler aux différents candidats leurs difficultés quotidiennes. À Lille, l’accessibilité aux lieux publics reste à améliorer.

"Je suis obligé quand je sors d’avoir quelqu’un derrière moi". Si Alexandre, 18 ans, prend cette précaution, c’est parce qu’il se déplace en fauteuil roulant:"Les trottoirs et les bordures sont trop hauts. Quand je monte, j’ai toujours peur que mon fauteuil bascule en arrière." En dépit des différents aménagements déjà mis en place à Lille, Alexandre continue d’avoir peur.

La bonne volonté des élus est souvent mise à mal par le comportement de certains citoyens. "Quand il y a des voitures garées sur le trottoir, ça peut nous mettre dans des situations dangereuses parce qu’on est obligé de descendre sur la route", ajoute Audrey, également en fauteuil roulant. Cette étudiante affirme pourtant qu’on ne peut pas tout adapter et semble se résigner.

Se rendre dans certains quartiers relève pour elle d’un vrai parcours du combattant. Le charme pittoresque du Vieux Lille n’est pas apprécié de la même façon par les valides et les personnes à mobilité réduite. Les pavés rendent en effet quasiment impossibles les déplacements en fauteuil.

L'accès aux lieux publics est lui aussi problématique. La plupart des candidats ont à cet effet prévu dans leurs programmes une meilleure accessibilité aux théâtres, aux musées et à l’opéra. Mais ce qu’Alexandre et Audrey souhaitent par-dessus tout, c’est de pouvoir vivre comme tous les autres jeunes, aller en boîte de nuit ou au cinéma. Ce qui ne leur est malheureusement pas toujours possible. Arriver devant une boîte de nuit et être interdit d’entrée à cause des marches ou devoir se faire porter par un ami au cinéma sont des situations qu’ils aimeraient ne plus avoir à vivre.


Circuler en ville, une autre paire de manche

Audrey et Alexandre espèrent que
le futur maire de Lille veillera à ce que les aménagements dans le métro fonctionnent bien:"Les ascenseurs dans les stations de métro ne marchent pas toujours. Une fois à destination, on doit parfois reprendre le métro et descendre quelques stations plus loin, où les ascenseurs sont en bon état". Alexandre et Audrey, âgés de 18 ans cette année, peuvent maintenant voter. Au-delà des promesses de campagne, ces nouveaux électeurs attendent du futur maire de Lille qu’il ou elle responsabilise les habitants de sa ville.

Car des automobilistes stationnent sur les trottoirs. Dans les magasins, des cabines d’essayage accessibles aux handicapés sont transformées en réserve et les bâtiments publics n’ont pas tous une rampe d’accès.
Lille "ville accessible pour tous"… Demain peut-être!



Anne DORY / Marilyne GANDEKPINZOUN

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