Gaylib fait face à un dilemme : le mouvement gay affilié à l’UMP ne cautionne pas l’investiture de Christian Vanneste par l’UMP. En cause la condamnation en janvier 2005 du candidat aux municipales de Tourcoing pour injures à caractère homophobe. Rencontre avec Stéphane Dassé, porte-parole national de Gaylib et conseiller exécutif de l’UMP
A l’occasion des élections législatives de juin dernier, vous avez clairement appelé à voter contre Christian Vanneste. A quelques jours du premier tour des municipales, quelle sont vos relations avec le candidat?
C’est bien simple, on n’en a pas. Nous avons demandé à ce qu’on tire toutes les conséquences de la condamnation de Vanneste. Ça a été fait pour les législatives puisque l’UMP lui a retiré son investiture. Pour autant, le parti n’a pas présenté de candidats face à lui. Son investiture directe pour les municipales de Tourcoing nous pose un sérieux problème.
Quelle consigne de vote donnez-vous aux Tourquennois?
Nous invitons les électeurs à voter pour le candidat de leur choix. Mais pas pour Vanneste. En gros le message c’est: tout sauf Vanneste.
Pour les élections législatives, vous tractiez à Tourcoing contre le candidat. Votre stratégie aujourd’hui est- elle différente?
On agit surtout par voie de communiqués de presse. L’absence de tractage n’a pas été imposée par l’UMP. Nos prises de position ne plaisent pas forcément au parti mais nous prenons nos responsabilités. Personne ne nous interdit de nous exprimer.
Comment expliquez vous l’investiture de Christian Vanneste par l’UMP après sa condamnation?
Vanneste a un certain nombre d’amis parlementaires qui le soutiennent, une minorité active. Il a également pour lui son succès aux législatives. Succès relatif puisqu’il n’y avait aucun concurrent UMP face à lui. Mais beaucoup de gens à l’UMP considèrent comme nous que c’est un mauvais choix. La question qui se pose est de savoir si on peut investir quelqu’un qui a été condamné en appel.
La lutte contre les inégalités est au cœur de l’action de votre mouvement. N’est-ce pas paradoxal de rester sous la bannière de l’UMP?
Vous savez, Gaylib compte 2000 membres. Nous sommes un bout de l’UMP. engagé dans un combat politique. Nous avons vocation à faire avancer notre famille politique sur la question des droits des homosexuels. En tant qu’interlocuteur privilégié du gouvernement, Gaylib relaie les préoccupations d’autres associations gays, traditionnellement plus ancrées à gauche.
Une fois les municipales passées, allez-vous poursuivre votre action?
Oui. Nous souhaitons que Vanneste ne soit plus jamais investi. Je suis persuadé qu’à l’UMP on aura honte de cette affaire comme on a honte maintenant de s’être opposé au PACS . Tout comme lutter contre le racisme ou pour l’égalité des femmes, se battre contre l’homophobie est un combat permanent.
Anne Dory et Marine Pennetier
jeudi 6 mars 2008
Tourcoing - Le casse-tête des militants gays UMP
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire