lundi 10 mars 2008

Lille - Pour Jacques Richir, « la lutte continue »

Ils ont gardé espoir jusqu’au bout, les centristes. Jusqu’à la dernière minute, ils ont cru qu’ils y parviendraient mais ils ont dû se rendre à l’évidence. "C’est un moment pas facile pour Jacques. C’est un super candidat, soutenons-le", lance une militante à ses camarades sur les visages desquels commence à se lire une certaine tristesse, alors que tombent les premières estimations.


La couleur orange était de rigueur ce soir au siège de campagne du MoDem à Lille. Vingt heures, l’heure tant attendue sonne enfin. Massés devant le seul poste téléviseur du petit local sis à la rue Nationale, la cinquantaine de militants attend. Les causeries animées des deux dernières heures font alors place à un silence total. Sous le regard bienveillant de leur leader national François Bayrou, dont le portrait trône sur les murs, ils espèrent, se prennent à rêver, se tiennent par les mains ou croisent les doigts. Puis soudain, se retournent l’air dépité, la tête dans la main pour certains: "Déçu, déçu, déçu, on avait le meilleur programme pourtant", affirme l’un d’eux.

Jacques Richir, c’était leur candidat. 7.95%, c’est son score.
Arrivé quatrième loin derrière le Parti Socialiste, l’UMP et les Verts, ce médecin, conseiller municipal, représentait leur espoir. L’espoir de faire entendre "leur voix". Il n’y sera pas parvenu.
Pour les militants, pas question pour autant de l’abandonner. Tous attendent impatiemment son arrivée annoncée pourtant pour 20h. D’ici là, ils se dirigent d’un pas ferme vers la cheminée où est posé un livre d’or. Objectif de l’initiative: soutenir "Jacques" comme tous l’appellent affectueusement, en lui écrivant quelques lignes d’encouragement.

Des lignes qui visiblement ne lui seront pas très utiles à se remotiver. 21h30: Jacques Richir arrive enfin à son QG, une heure plus tard que prévu. Lassés par l’attente, certains militants ont préféré s’en aller. Sous les applaudissements nourris des plus persévérants restés sur les lieux, ses premiers mots laissent transparaître tout sauf du désespoir: "La lutte continue". Jacques Richir ne s’avoue pas vaincu. Avec le sourire, c’est même lui qui redonne le moral à ses troupes. Mais lui aussi a ses limites. On sent bien son impuissance quand l’air peu convaincu, il poursuit: "Notre sort ne dépend plus de nous, on verra d’ici demain ce qui se passera Il faut attendre mais merci en tout cas à vous tous."

Pour le Mouvement Démocrate, c’était une première candidature à Lille. Les militants du parti avaient espéré non, une victoire, mais « un score honorable » . C’est plutôt tristes qu’ils seront repartis chez eux. Après s’être réjoui d’avoir entendu leur candidat malheureux leur dire qu’il "ne se sentait pas psychologiquement capable de participer à la démarche de Sébastien Huyghe" le candidat de l’UMP.
Voilà qui aura rassuré certains quant à la « préservation d’idéaux chers au parti ».

Marilyne GANDEKPINZOUN

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