dimanche 9 mars 2008

Tourcoing - Amertume à l'UMP, déception au Modem.

"Tout le monde est un peu sur le cul, c'est une grosse surprise. C'est le choc. On est parti de la mairie pour ne pas voir les résultats."
Jean-Claude, militant UMP, ne cache pas sa stupeur face au score décevant de la liste menée par Christian Vanneste à Tourcoing. Il attend devant la porte du QG rue de Lille, avec une poignée de militants. A l'intérieur, tous les colistiers sont regroupés autour de leur leader. Les mines sont sombres, et les sourires absents. Hakim Denfer, 39e sur la liste, est parmi les premiers à sortir. Il est amer face à la défaite. "C'est l'exploit du président de la République. Il a réussi à faire l'ouverture jusqu'aux municipales".

L'avis de Christian Vanneste se fait attendre. Le conciliabule dure. Une autre personne sort et prévient : "vous n'aurez rien, Christian Vanneste annule tout, il n'ira pas à la mairie". Finalement, la tête de liste se déplacera quand même à l'hôtel de ville, en simple visiteur. Lui aussi impute sa défaite "au recul du sarkozysme. On a perdu tous les bureaux qu'on avait gagné en 2007." Pour lui, l'électorat populaire, lassé par Nicolas Sarkozy, a choisi de ne pas se déplacer.

Christian Vanneste retient quand même dans la défaite une satisfaction, celle d'avoir fait "une bonne campagne". Il conclut finalement, presque fataliste : "c'est le jugement des ch'tis". A deux pas de la mairie, il se tourne vers ses colistiers et avant d'entrer, rassemble ses troupes. "Bon, si vous pouvez m'entourer un peu plus."

Du côté du Modem, les mines aussi sont déconfites. Michel Van Tichelen console un de ses jeunes colistiers, en pleurs. "Tu en prendras des claques dans la gueule. Plus d'une fois. C'est normal, tu t'es beaucoup investi. On a quand même fait une campagne extraordinaire."

Le leader centriste est lui-même déçu, mais pas abattu. "La participation est décevante, il y a un énorme effort à faire auprès des populations dans la misère sociale. Nous sommes déçus de ne pas passer le premier tour. Mais l'enjeu est également d'ancrer le Modem, et ça ne se fait pas sur huit jours." Michel Van Tichelen salue aussi la victoire de Michel-François Delannoy, pour lequel un désistement au second tour "n'était pas impossible". Le ton est quand même moins retenu chez Thérèse Desurmon, sur la liste du Modem. "Il y a beaucoup de déception. On croyait donner un nouveau message, mais les gens préfèrent rester dans le basculement gauche-droite, droite-gauche." A Tourcoing, l'alternance ne sera pas pour 2008.

Joseph Bancaud

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