dimanche 9 mars 2008

Lille - Etats d'âme et dépouillement

A peine les résultats du premier tour dévoilés que se dessinent déjà les alliances pour dimanche prochain. Chassés-croisés entre les candidats. Ravis ou déçus.




Aux anges. Martine Aubry arrive en tête du premier tour du scrutin avec 46,02% des voix. Un score qui ne fait pas mentir les sondages qui la créditaient de 47% des suffrages le 7 mars. C'est plus de 12 points de mieux qu'au premier tour des municipales de 2001. Forte du bilan positif de ses sept années au pouvoir, la maire sortante a réuss
i à séduire un électorat plus large encore. Un résultat "historique" selon la candidate socialiste, qui affiche déjà son ambition : faire de la communauté urbaine de Lille la "première eurométropole" avec comme "tryptique essentiel le logement, le déplacement et l'emploi."

Sonné. Sébastien Huyghe a récolté 21,64% des suffrages, soit une petite moitié des voix obtenues par Martine Aubry. Un résultat conforme aux d
erniers sondages qui créditaient le candidat UMP de 20 à 21% des intentions de vote. La défaite aurait pu être encore plus sévère pour un candidat parachuté. Sébastien Huygue fait pratiquement le même score que son prédécesseur Christian Decocq aux municipales 2001 malgré son déficit de notoriété et de charisme.

Déçu. Le candidat Modem, Jacques Richir, n'a pas réussi à atteindre les 10% de suffrages qu'il lui fallait pour se maintenir au second tour. Il récolte 7,79% des voix. Un faible score si on le compare aux 18,53% qu'avait obtenu François Bayrou à Lille aux présidentielles 2007. Jacques Richir perd une partie de l'intérêt que lui portait jusqu'alors Martine Aubry. La maire sortante a évoqué le sujet ce soir lors de la conférence de presse qui a suivi la publication des
résultats : "Si je dois rencontrer Richir, ce sera pour un vrai projet, pas seulement pour gagner des voix".

Esseulé. Le candidat social-démocrate Etienne Forest est déçu. Il espérait récolter 5%, il n'en a recueilli qu'1,09%. "Bon courage" lui a lancé Sébastien Huyghe.

Effondré. Eric Dillies, le candidat du FN, obtient 5,61 %. Moins de la moitié du score de Philippe Bernard (11,54%), son prédécesseur destitué du parti. Dillies, qui a repris le flambeau in extremis, n'est pas parvenu à rassembler autour de sa candidature.

Disparue. Contrairement au mauvais résultat du Front National, qui s'explique en partie par le changement de candidat, Nicole Baudrin, déjà candidate en 2001, rassemble péniblement 2,32% des suffrages. La candidate de Lutte Ouvrière (LO) perd plus de 3 points par rapport aux dernières municipales.

Stable. Avec 3,95%, Jan Pauwels améliore un peu le score de la LCR qui avait remporté 3,3% des voix en 2001. Comme les autres partis de gauche, le parti révolutionnaire a perdu des électeurs au bénéfice de la candidate socialiste.

Roses. "On peut les applaudir" : Martine Aubry a salué le résultat des Verts. La liste menée par Eric Quiquet a rassemblé 11,58% des suffrages. C'est 4 points de moins que ce qu'ils avaient réalisé en 2001, et bien en dessous de leurs espérances. Leur stratégie d'autonomie n'a fonctionné qu'en partie. Mais Martine Aubry ne tient pas rigueur de leur volonté d'émancipation. "Je rencontre les Verts à l'issue de la conférence. On va se mettre ensemble au second tour. Je serais très heureuse de pouvoir repartir avec eux ces six prochaines années".

Pauline Froissart et Isabelle Hanne

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