dimanche 9 mars 2008

Lille - Bureau 501, très VIP

Le bureau de vote 501 est installé dans le réfectoire de l’école maternelle Jean-Jacques Rousseau, dans le Vieux Lille. Bruits de papier qu’on froisse dans l’isoloir, tintements de clochettes suivis du traditionnel “A voté !”, ce bureau de vote ressemble à tous les autres. Et pourtant. La troupe de journalistes, photographes, et cameramen indique le contraire. Dans la matinée, trois citoyens d’importance -Alex Türk, président de la CNIL et colistier de Sébastien Huyghe, Martine Aubry, la maire sortante, et Pierre Mauroy, président de la communauté urbaine– ont défilé pour voter.


Pour le moment, pas encore de célébrités, mais des anonymes un peu impressionnés par les téléobjectifs braqués sur eux. Les journalistes sont en place, les photographes, prêts à mitrailler.“Moins fort derrière!”, s’agace l’assesseur, qui ne s’entend plus, la voix couverte par les babillages des journalistes.
Les photographes règlent déjà leurs appareils et choisissent leur angle de vue -“Ne restez pas devant l’isoloir!” La préparation ressemble plutôt à une mise en scène. Une journaliste de M6, caméra sur l’épaule, fait ses recommandations à l’assesseur: “Vous attendrez un peu avant de mettre l’enveloppe dans l’urne”. Et l’assesseur de répondre: “Vous inquiétez pas, on prendra notre temps”. Un journaliste plaisante, face à l’armada de photographes prêts à l’attaque: “Je viens d’avoir Madame Aubry au téléphone, elle vient à 15h finalement”.

À 10h45, les appareils commencent à crépiter pour Alex Türk, dernier de la liste du candidat UMP Sébastien Huyghe. Un quart d’heure plus tard, c’est Martine Aubry qui fait bouger les foules. Elle vote d’abord pour les cantonales –“Je vous assure que je ne vote pas pour moi!” plaisante-t-elle. Elle se rend ensuite dans l’isoloir des municipales: “On ne regarde pas ce que je mets dans l’enveloppe”.
Puis, c’est la cohue autour de l’urne. Les photographes tentent d’avoir le meilleur cliché de la maire, son enveloppe au-dessus de l’urne: “Madame Aubry s’il vous plaît, regardez-moi”, “Regardez à droite”, “A gauche Madame Aubry!”. Elle se prête volontiers à l’exercice, tout sourire. Elle ironise: “Ca suffit oui? Est-ce que je vais pouvoir voter, enfin?”

Pierre Mauroy, lui, se fait attendre. Un journaliste raille un de ses confrères qui s’était absenté: “Tu viens de rater Mauroy!”. A 12h30, “Monsieur le Président”, comme l’appellent les assesseurs, pénètre dans le bureau de vote. Vêtu d’un grand pardessus noir, la casquette vissée sur la tête, il se renseigne sur le taux de participation du bureau. Il y a beaucoup moins de journalistes –et d’agitation- que pour Martine Aubry. Un des photographes encore présents avoue: “C’est toujours la même chose. A chaque élection, on fait le même photo d’untel qui met son enveloppe dans l’urne. C’est vraiment pénible”.

Isabelle Hanne

Aucun commentaire: