Lille - Au QG de Martine Aubry : trois hommes et une télé

L’effervescence des soirées électorales a envahi la mairie de Lille, mais pas le QG de la maire sortante. A l’heure des résultats seuls trois militants avaient les yeux rivés sur la télé.


La rue Léon Gambetta calme comme un dimanche après-midi. Les grilles des magasins sont toutes fermées. Celles du QG de Martine Aubry aussi. Pourtant, à l’intérieur du local tapissé d’affiches de la candidate, il y a de la lumière. Dès 20h les militants devaient se retrouver. Ils ne sont que deux. Francis est enveloppé d’une grosse doudoune verte, il sort de son portefeuille toutes ses cartes d’adhérent depuis 2001: "Je suis militant à 100% moi!" 45 ans que ce Ch’ti à l’accent authentique milite au PS. Au téléphone, il récolte les premiers résultats: "Et l’autre empâté, il a combien?" Il parle d’Eric Quiquet. On lui annonce 11% pour le candidat vert.

Un résultat qui satisfait Fabrice, militant au PS depuis 8 ans. Echarpe bleue en soutien à sa candidate, il évoque les négociations à venir avec les Verts. La fusion des listes ne sera pas aussi douloureuse qu’en 2001: "La situation nous est bien plus favorable!" Le petit score de Sébastien Huyghe, le candidat UMP est aussi source de "satisfaction". Sans trop s’enthousiasmer non plus, Fabrice s’amuse: "Je ne m’attendais pas à un score aussi minable… pardon aussi bas."

Arrive Olivier, jeune militant de 20 ans. Après s’être engagé dans sa fac contre le CPE, il a adhéré au PS en septembre: "Je m’étais dit, dès que j’ai des sous je prends une carte."
Sur I-télé, on annonce Martine Aubry gagnante dès le 1er tour avec 50,1%. Les trois hommes s’agitent un peu. L’espoir est là. "Ça si elle est élue, va falloir vider le frigo en bas et on est là pour toute la nuit!" Effet de soufflé, on l’annonce maintenant en tête avec 46%.

Un peu gêné, Olivier s’excuse. "Je vais peut être aller à la mairie alors, pour voir mes amis". Seuls restent Fabrice et Francis pour sourire devant la télé.

Deux heures plus tard, le local s’est enfin rempli. Ils sont maintenant une vingtaine. Des rires, des cris. Soufiane apprécie: "On est venus pour décompresser!"

Renée Greusard